ONCAV : de la démocratie à une fâcheuse dictature !

 

Suspendre un entraineur d’une ASC, il faut être ONCAV pour le faire ! Surtout que ce dernier a usé de sa liberté d’expression pour fustiger sur les ondes d’une radio de la place les conditions inhumaines d’hébergement de ses poulains à Bakel. « Vous vivez dans des hôtels tandis que nous les acteurs « broyons » du noir dans des conditions que même un animal de compagnie ne saurait accepter », tels sont les propos tenus par Mamadou Diop alias Doudou, le bouillant coach de l’ASC Yakaar de Nguékokh qui lui ont valu deux ans de suspension.

J’aimerais bien que l’instance de l’ONCAV ayant poussé le bouchon assez loin nous dise sur quoi ils se sont fondés de statutaire pour brandir leur « satanique » couperet sur un entraineur pour le suspendre deux ans ! Si la disposition légale existe, eh bien l’on est loin d’être dans les structures  démocratiques de l’organisme que l’on connait avec des débats houleux et sincères et sans une obsession démentielle pour les espèces sonnantes et trébuchantes.  Mamadou Diop Doudou n’est pas membre du comité directeur de quelque structure que ce soit, il est entraineur d’une ASC affiliée à l’ONCAV ! Qui dit qu’il n’est pas lié à cette  ASC par des dispositions contractuelles ? A l’ONCAV régnerait alors une véritable dictature. Il y a un seul chef qui décide, qui a, à la limite, un droit de mort ou de vie sur ses subordonnés. Personne ou pas grand monde ne bouge quand le chef parle, comme dans une caserne, même si le tout puissant chef à tort !

Pourquoi alors cette discipline de fer et cette peur bleue du chef dans une structure aussi démocratique, du moins théoriquement, que celle de l’ONCAV ? Comment cette structure fonctionne-t-elle maintenant, s’interrogent les jeunes qui ne voient pas grand-chose dans les compétitions auxquelles ils participent ?

Des sources dignes de foi laisseront entendre qu’il y a des non dits à l’ONCAV et dans ses démembrements. « Les remontées financières ne se feraient plus comme il se doit » explique un jeune de ces structures pour dire que c’est là où le chef tient au collet certains responsables à la base qui n’osent pas lui tenir tête. Et pourtant de gros sous tombent dans la gibecière de l’ONCAV et de ses démembrements (licences, vignettes de renouvellement, démissions, bordereaux, affiliations et réaffiliations). C’est le cas cette année à Tambacounda, où des sources dignes de foi souligneront avec force  que rien que pour les démissions, des millions seraient empochés et que l’Odcav ne se plaindrait pas du tout. Ce que l’on attend de l’Oncav, c’est qu’il explique aux sénégalais et aux jeunes en particulier comment  est ce qu’il utilise les fonds qu’il capte en leur nom (subvention Etat, partenaires, mécènes) car il est compréhensible que ces jeunes membres des différentes ASC soient les principaux acteurs et qu’ils souffrent à ce point (les arbitres, des dirigeants et les policiers sont mieux lotis et c’est eux qui font pourtant le spectacle. C’est ce que l’entraineur de Yakaar de Nguékokh a révélé dans une émission radiophonique pour s’attirer les foudres de l’instance dirigeante du navétane dont les auteurs de cette effronterie osent croire qu’ils sont un empire dans un empire. Où est le problème si vraiment l’Oncav avait érigé en sacerdoce la transparence et surtout la redevabilité ? Des ASC ont effectivement galéré durant ces phases, qu’elles le disent ou pas, tout le monde l’a constaté. Certaines étaient exposées aux intempéries climatiques avec des toits qui suintent, d’autres sont livrés à la merci des moustiques alors qu’ils parlent, sans y croire réellement d’Ebola, « pendant que les dirigeants se la coulaient douce à l’hôtel  plutôt que de partager les mêmes conditions que nous» a fustigé le courageux coach de Yakaar avant d’affirmer que « moi je ne vis pas de navétanes pour qu’un pseudo sanction m’ébranle. Que ma tête soit entre deux glaives, je dirai ce que je pense ! ». Partout où règne une indescriptible loi de l’omerta, règnent des pratiques peu orthodoxes, l’Oncav a malheureusement choisi cette voie, et elle ne saurait prospérer, même si l’on se paye le luxe d’opérer une entorse aux dispositions réglementaires de la structure en augmentant le mandat des délégués régulièrement élus.

Abdoulaye FALL, Boubacar Dembo TAMBA, Ansoumana SADIO