Kédougou: Thomson Adjahi à la tête du business de peaux de vaches

 

 

Originaire du Nigeria, voilà dix ans que Thomson Adjahi est arrivé dans la région de Kédougou, dans le Sénégal oriental, à la frontière avec le Mali. En partenariat avec les bouchers de la région, il vend des peaux de vaches au Nigeria, où on les utilise pour faire de la soupe et pour revigorer les hommes d’un certain âge en baisse de forme. Rencontre.

A Kédougou

Domicilié dans le centre-ville de Kédougou, se déplaçant toujours à l’aide de son 4×4 blanc, rempli de peaux de vaches à l’arrière, il ne passe jamais inaperçu. Une fois ces dernières en main, il se rend comme aujourd’hui encore dans un petit entrepôt qui lui sert d’usine pour les traiter. Thomson Adjahi, 40 ans, a réussi à trouver sa place dans la région grâce à son business des peaux de vaches. Il est devenu en quelques années semblable aux natifs de Kédougou. Originaire du Nigeria, il est arrivé il y a dix ans dans la région, où il est désormais bien installé. Son business juteux lui permet de vivre décemment et de venir en aide à sa famille, qui vit entre la Guinée Conakry et la deuxième ville du Nigeria, Lagos, peuplée de 25 millions d’habitants.

Bien qu’il ait déposé ses valises à Kédougou, dans le centre-ville, celui qui cherche parfois ses mots lorsqu’il s’exprime en français, effectue régulièrement la navette entre la Guinée pour voir sa femme et ses deux enfants. Il se rend aussi quotidiennement à Lagos, où il vend ses peaux de vaches. L’occasion aussi de voir un de ses fils qui y vit. Au Nigeria, « on raffole des peaux de vaches. Elles sont préconisées pour les hommes d’un certain âge, qui sont en baisse de forme », explique le Nigérian dodu, qui adore les bons plats africains à base de riz, bien épicés. Selon lui, les peaux de vaches remplacent en quelque sorte la viande rouge trop grasse pour les plus âgés, à la santé fragile.

En quelques années, Thomson s’est fait une réputation à Kédougou auprès des bouchers de la région, avec lesquels il a noué un partenariat. Chaque fois que ces derniers tuent des vaches pour vendre de la viande, le Nigérian leur achète leurs peaux en grand nombre. Selon la taille, le prix d’une peau de vache varie entre 500, 600 et 1000 Fcfa. Une fois les peaux achetées, elles sont traitées avant d’être revendues au Nigeria. « D’abord elles sont séchées au soleil, pour les préserver, explique le Nigérian. Puis elles sont brûlées pour les débarrasser de tous les poils et saletés ». Une phase essentielle pour qu’elles soient comestibles sans danger pour la santé.

On peut effectuer des soupes très épicées avec les peaux de vaches, qu’on peut également manger avec du riz, des légumes, ou du pain. « La sauce de cette soupe peut être accompagnée de tous type d’aliments », précise Thomson, qui nous invite à goûter à ce qu’il considère comme un plat succulent. « C’est un vrai régal », assure-t-il dans un grand éclat de rire. « Il faut goûter vous verrez que vous ne le regretterez pas », insiste-t-il. Qui aurait cru qu’il aurait trouvé son compte à Kédougou, la région la plus pauvre du Sénégal.

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