Chambre criminelle de Tambacounda: pour avoir tué sa femme presque à terme de sa grossesse, Adama Diallo écope de la perpétuité.

Adama Diallo est un homme d’une autre planète, du moins c’est qu’on est tenté de dire, vu l’atrocité de son acte sur sa dame, la nommée Djiba Diallo âgée à l’époque de 16ans seulement. Enceinte de plus 7 mois, Adama Diallo n’a rien trouvé de mieux que de lui ôter la vie en la criblant deux balles à bout portant.

L’on est en 2012. Une dispute éclate entre Adama Diallo et sa femme Djiba Diallo. Celle-ci avait reçu des instructions de l’infirmier chef de poste de la zone comme quoi elle devrait se garder de tous travaux difficiles jusqu’à son accouchement, du fait de son état de grossesse assez avancé et ce, après l’avoir interné pendant trois jours et diagnostiqué son état. Sans le signifier à l’infirmier, le mari qui ne voulait pas du tout entendre cela, piqua une vive colère. A la maison, il signifie à la dame qu’il l’a épousé pour faire reposer sa maman et qu’il n’est point question qu’elle ne s’adonne pas aux travaux comme d’habitude. Dans ces moments de dispute et de tiraillement, la bonne dame prend ses bagages et se rend chez ses parents, dans un village proche de la frontière malienne. Son époux Adama ne décolérant pas, murit un plan machiavélique. Il cache son fusil de chasse dans son champ et tard dans la soirée, passe le récupérer et se dirige vers le village de sa dulcinée. Arrivé aux alentours de la maison, il aperçoit sa dame, le ventre bedonnant et appuie sur la gâchette par deux fois de suite avant de prendre la poudre d’escampette. La dame rendit l’âme pendant que son bourreau s’est fondu dans la nature. Il est passé par la Falémé pour entrer dans le territoire malien espérant y trouver refuge. Un mandat d’arrêt lancé, les gendarmes maliens informés, l’ont appréhendé et remis aux pandores sénégalais. Devant ceux-ci, il a reconnu les faits sans ambages. Cependant à la barre du tribunal de grande instance, il tente de nier les faits avec beaucoup d’acrobaties. Le parquet, qui a estimé que les faits pour lesquels est poursuivi Adama Diallo sont constants, n’a pas mis de temps pour requérir après sa plaidoirie la perpétuité pour le prévenu. La défense elle, pense qu’il y a absence d’élément matériel car, jusque-là, le fusil avec lequel la dame a été tuée, n’est pas retrouvé, en sus de l’identité du tireur. Donc, estime la défense, il y a manque de preuve. Le tribunal, statuant publiquement et de manière contradictoire, a suivi le parquet dans son réquisitoire. Adama Diallo est condamné à une peine de prison pour la perpétuité.*

Abdoulaye FALL / www.tambacounda.info /