[CHAMBRE CRIMINELLE TAMBACOUNDA] Elle jette son bébé dans une fosse septique et prend sept ans de travaux forcés

La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Tambacounda a condamné mercredi à 7 ans de travaux forcés la dame Coumba Coulibaly, reconnue coupable d’infanticide, sur son bébé de dix jours qu’elle avait jeté dans une fosse septique.

Les faits pour lesquels l’accusée était poursuivie remontent au 14 août 2013 à Sambrambougou (Kédougou), quand elle avait enveloppé son enfant qui entrait dans son dixième (10e jour, pour le jeter dans une fosse septique.

Ayant reçu un appel téléphonique anonyme signalant la présence d’une dame qui avait récemment accouché mais qui n’avait plus son enfant, la brigade de gendarmerie de Kédougou envoie des éléments sur les lieux.

Interpellée par les enquêteurs, alors qu’elle s’apprêtait à quitter Sambrambougou pour Kédougou, Coumba Coulibaly avait confirmé avoir récemment eu un bébé, disant l’avoir confié à une voisine.

Mais transporté jusqu’au domicile où elle résidait et confrontée avec celle à qui elle soutenait avoir laissé son enfant de sexe féminin, elle fut obligée de dire la vérité. En réalité, elle l’avait jeté dans une fosse septique.

Elle avait noté qu’elle avait eu cet enfant d’une relation avec le nommé Mamadou Diallo, qu’elle avait connu dans une gargote où elle servait comme femme de charge. La dame a ajouté qu’elle avait perdu de vue cet homme depuis son quatrième mois de grossesse.

Orpailleur de son état, l’homme avait reconnu être l’auteur de cette grossesse, avant de poursuivre son chemin vers un autre site d’orpaillage, celui de Kharakhéna.

Après avoir accouché dans sa chambre, aidée de son employeur et une amie, la dame décida de s’en séparer, profitant de l’absence de ses voisins, au dixième jour de la délivrance. C’était pour ensuite retourner dans sa ville natale de Kédougou.

Devant la barre, Coumba Coulibaly a expliqué son geste par le fait qu’elle était désemparée, parce que délaissée par le père du nouveau-né, alors qu’elle arrivait à peine à nourrir sa fille de trois ans qu’elle avait eu d’un précédent mariage.

L’avocat général a quant à lui, requis 15 ans de travaux forcés contre l’accusée, la constante étant qu’elle avait donné la mort à son enfant, et vu que la ‘’thèse de la pauvreté’’ ne peut justifier un tel acte.

Le conseil de l’accusée Me Abdoul Aziz Ndiaye a demandé à la Chambre criminelle de faire bénéficier sa cliente de circonstances atténuantes et de lui faire une application bienveillante de la loi. ‘’Tout dans la trajectoire de cette fille montre qu’elle doit bénéficier de circonstances atténuantes’’, a-t-il noté, estimant que Coumba Coulibaly était ‘’trop jeune pour avoir (les) 28 ans’’ qu’on lui prête.

Après son mariage consommé ‘’très tôt’’ à Bantaco, et qui s’est terminé par un divorce, elle est revenue à Kédougou sa ville natale, avant de tenter d’aller faire fortune dans le village d’orpaillage de Sambrambougou où elle a succombé à la tentation.

‘’Le sort lui a volé son innocence, en le projetant très tôt dans le monde des adultes’’, a-t-il relevé.

Après en avoir délibéré, la Chambre a reconnu Coumba Coulibaly coupable d’infanticide et l’a condamnée à 7 ans de travaux forcés, alors qu’elle en a purgé presque trois.

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