El Hadj Khaoussou Dramé, le richissime “philanthrope” sénégalais, spécialiste du change et du transfert d’argent

El Hadj Khaoussou Dramé, c’est l’histoire tumultueuse d’un battant, spécialiste du change et du transfert d’argent, qui n’a jamais rechigné à la tâche pour réussir sa vie, comme un authentique selmademan. Mais, c’est aussi un homme qui a bravé beaucoup de trahison de la part de gens qu’il a aidées auparavant. En première ligne, l’APR et ses dirigeants. Portrait d’un milliardaire philanthrope…

Khaoussou Dramé, c’est la trajectoire d’un richissime qui a milité à l’APR. Il a été «trahi» par les actuels dignitaires du régime comme Macky Sall ou encore Seydou Guèye, alors qu’il les a beaucoup aidés, avant leur avènement au pouvoir.

Spécialisé dans le change, avec une société qu’il dirige le 15 janvier 1990, le richissime a aussi, en plus de son célèbre bureau de Dakar, des succursales, à l’avenue Ponty, en France, à Conakry (Guinée) et au Mali.

Chef religieux, grand commerçant et philanthrope

Malgré tout, il se bat encore avec la même vivacité et la même hargne, avec toujours la même perspicacité de ses débuts laborieux. Toutefois, il est parfois triste et en veut toujours aux dignitaires du régime actuel.

Lâché par le régime et s’estimant trahi par Macky Sall, l’actuel Président de la République et Seydou Guèye, l’actuel porte-parole du Gouvernement, El Hadj  Khaoussou Dramé, ronge encore son frein.

Or, il s’était investi à l’APR et n’avait ménagé aucun effort pour que Macky Sall soit Président de la République en 2012. A la fois, chef religieux, grand commerçant et philanthrope, El Hadji Khaoussou Dramé avait d’ailleurs procédé le 23 avril 2015, à l’inauguration officielle de son Daara moderne logé dans l’enceinte de sa mosquée, au quartier Pont, dans la commune de Tambacounda.

Ayant le sens de l’entraide envers son prochain, Khaoussou Touré a été pourtant victime dernièrement d’une escroquerie à grande échelle. Pour rappel des faits, ce spécialiste du change et du transfert d’argent a été victime d’abus de confiance.

En effet, El Hadji Khaoussou Dramé avait jugé normal de recruter son neveu dans un souci de solidarité et d’entraide pour les besoins de son bureau de change de Dakar. Malheureusement, la cupidité allait lui jouer un vilain tour, puisque son neveu lui aura «escroqué la somme de 223 millions de Fcfa pour se payer des véhicules et des terrains».

Surnommé Niakh Thiakhane», attaqué «mystiquement»

En plus d’avoir prêté de mirobolantes sommes à plusieurs personnes, le neveu de El Hadji Khaoussou Dramé avait aussi «donné 40 millions de francs CFA à un charlatan pour qu’il le «neutralise mystiquement». Mais, celui qui, selon certains était surnommé par Feu Serigne Abdou Lahat Mbacké «Niakh Thiakhane», a, par la suite, essuyé les revers de la justice de son pays.

Très remonté du «règne d’une grande injustice

Finalement, son neveu ne sera condamné qu’à une peine de 6 mois d’emprisonnement. «L’expérience que j’ai de l’élevage m’enseigne qu’avec 223 millions de francs CFA, il est possible d’acquérir 1200 vaches représentant 6 troupeaux de 200 vaches chacun», racontait-il récemment.

Avant d’accuser, «le Sénégal de la bonne gouvernance et de l’Emergence s’accommode-t-il avec une justice à deux vitesses? En attendant que l’opinion réponde à cette question, je voudrais solennellement affirmer qu’à l’image de Nelson Mandela, je me battrais de toutes mes forces pour ne pas être sacrifié sur l’autel de la conspiration, de la combine, de la corruption, de l’injustice. Je tiens à recouvrer mon argent que j’ai acquis à la sueur de mon front après plusieurs années de dur labeur. Je suis prêt à mourir dignement plutôt que de vivre dans l’injustice. On l’aura beau l’inhiber, la vérité finira toujours par triompher».

Aujourd’hui, El Hadj Khaoussou Dramé est resté stoïque, tout étant très remonté du «règne d’une grande injustice, notamment dans la magistrature. Et pourtant le paradoxe est qu’il y a tellement de magistrats nobles, dignes, vertueux dans notre cher Sénégal».

Mais, il reconnait que, «malheureusement ces bons magistrats ne semblent pas accéder ou piloter des dossiers très importants dont la traitement requiert une gestion conforme aux prescriptions et recommandations des lois en vigueur. Comme si les dossiers à forte implication financière ne sont pas confiés ou gérés par les bons parquetiers».

Marchand ambulant, cultivateur, éleveur de bœufs avant d’émigrer en Europe

Pour son cas, El Hadji Khaoussou Dramé affirme sans ambages que son dossier judiciaire qui a été transmis au parquet de Dakar n’a pas été juridiquemenet bien géré. Résultat, ses 223 millions de francs CFA se sont envolés comme par enchantement, alors qu’il a travaillé dur pendant plus de 50 ans à gagner sa vie honnêtement à la sueur de son front.

Rappelons qu’El Hadji Khaoussou Dramé a été marchand ambulant, cultivateur, éleveur de bœufs avant d’émigrer en Europe. C’est un «Baye Fall» du travail. Mieux, dans l’usine où il travaillait en Occident pendant 7 ans et demi, les ouvriers noirs d’Afrique et berbères lui avaient donné le sobriquet «d’âne du travail» pour son culte du travail, car il travaillait pendant 14 heures de temps par jour.

En définitive, El Hadj Khaoussou Dramé préconise une autre approche de la gestion du Sénégal. «J’ai été témoin du développement de la France et je crois qu’elle  n’a  pas fait la guerre pour se développer. Les Chinois se sont développés sans prendre les armes aussi. Les ennemis de l’Afrique sont les dirigeants. Ils ne cherchent que leurs intérêts personnels et non celui de la nation. Avant qu’il ne soit trop tard, il faut qu’ils se rectifient devant Dieu. Car, c’est Dieu qui a dit dans son coran qu’il ne dort jamais. J’ai pitié des gens qui se croient plus malins que Dieu. Ils essayent de tromper les gens alors qu’ils se trompent eux même ici et au-delà. Ces gens n’ont qu’à essayer de savoir raison garder», a conseillé El Hadj Khaoussou Dramé.

leral.net /