Tambacounda : 60 enfants handicapés clôturent un “camp artistique” de trois semaines.

 

Soixante enfants vivant avec un handicap ont clôturé, mercredi à Tambacounda, un camp de vacances de trois semaines consacré aux activités de création artistique, sous la supervision d’artistes bénévoles, dans le cadre d’un projet dénommé “Prêter la main”.

Rythmé par des chants et des sketches, la cérémonie de clôture de ce “camp artistique” qui a eu lieu au centre culturel, en présence de son directeur avait enregistré la participation de parents, de responsables, du personnel d’encadrement, entre autres.

A l’initiative du centre culturel régional, le projet financé à hauteur de quatre millions de francs CFA par une ONG américaine dénommée “Le Korsa”, avait regroupé pendant 21 jours des enfants à mobilité réduite et des albinos.

Rompant d’avec le format classique du camp de vacances, ce camp a été élargi à des orphelins pensionnaires de l’orphelinat “Edekeur” de Tambacounda et à des enfants nés de parents vivant avec un handicap.

L’idée, c’est de donner aux enfants vivant avec un handicap l’occasion de faire éclore leur talent en matière de création artistique. Il était aussi question de combattre la stigmatisation de ces enfants qui “restent très souvent chez eux”, a expliqué le responsable du centre culturel.

Encadré par 19 moniteurs, les enfants âgés de sept à 16 ans, ont profité d’une excursion de trois jours à Sinthian, au siège de l’ONG “Korsa”, d’où ils ont visité les bananeraies des villages de Nguène et de Gouloumbou, pour comprendre le processus de production de la banane. “Ces enfants sont très souvent oubliés par la société et ne sont pas traités comme les enfants normaux”, a regretté M. Diallo. Il s’agissait de “partager un moment de bonheur” avec ces enfants dont les parents nourrissent un “complexe” les empêchant de les montrer à la face de la société.

“L’impact de ce camp, c’est que les services sociaux et la Fédération régionale des handicapés ont pu déceler des enfants qu’ils ne connaissaient pas”, a noté M. Diallo.Il a relevé encore que “ce sont des enfants qui ne vont pas à l’école et qui ne sortent pas de chez eux”.

Parmi les “retombées” de cette activité, il a relevé que grâce à leur participation à ce camp, quatre d’entre eux ont pu bénéficier de la carte d’égalité des chances, qui leur donne accès à divers services.

La “révélation du camp” a été la jeune fille albinos Fatou Bintou Diallo, qui a fait preuve de talent “extraordinaire” en peinture, et qui “pourrait devenir une artiste plasticienne de renom”, si elle est soutenue, a signalé le directeur du centre culturel. L’artiste tambacoundois Ousmane Dia, établi à Genève lui, a offert une bourse de 150.000 francs, a-t-il informé.

Lors de ces 21 jours, il a été détecté aussi des enfants aux “capacités intellectuelles extraordinaires”, comme cet enfant âgé de huit ans, souffrant d’IMC et qui parle cinq langues. Des discussions sont en cours pour convaincre ses parents de l’amener à l’école.

Le vernissage de l’exposition qui a précédé la cérémonie a permis au public, composé de parents, de responsables, entre autres, de contempler 40 tableaux, un salon de pneus recyclés, ainsi qu’une gamme d’œuvres artistiques à base de calebasse, tous réalisées par les membres du camp. Des artistes spécialisés dans ces genres les ont encadrés à titre gratuit, a relevé Abdourahmane Diallo.

Estimant que la première édition a été une “réussite”, le directeur du centre pense déjà à une deuxième édition l’année prochaine, de ce qu’il espère devenir l’”activité-phare du centre culturel” de Tambacounda.

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