[LA CHOUETTE DE MINERVE 6] Les hôpitaux, parlons-en.

 

Dans nos hôpitaux, si vous avez la malchance d’être citoyen lambda, vous n’avez guère les mêmes chances qu’un poids lourd du dégoûtant landerneau politique, et généralement du côté du pouvoir, ou d’un monsieur qui pèse lourd en termes d’espèces sonnantes et trébuchante. Et pourtant des experts juriste tambourinent sur toutes les portes et en toute circonstance que la loi fondamentale du pays consacre à chaque citoyen le droit à la santé. Que se passe-t-il dans la plupart de nos hôpitaux au point que cette disposition constitutionnelle continue à être bafouée de plus belle ?

Dieu sait que le traitement réservé à certaines catégories de malades dans nos établissements publics de santé est plus que révoltant. Il arrive qu’un malade soit évacué dans un état critique, et que personne ne s’occupe de lui le plus rapidement possible comme il se doit. Bien au contraire, l’on s’empresse d’abord à lui prescrire une ordonnance, sinon, le pauvre va végéter et être rongé à vive allure par son mal. En réalité, des sources dignes de foi nous ont rapporté que ces ordonnances, pour la plupart prescrites en ces moments critiques par des agents de seconde zone, intéressent ces fameux prescripteurs. S’il est vrai qu’il arrive que des malades soient rappelés à Dieu et que leurs ordonnances disparaissent très rapidement pour être revendus, il y a de quoi réellement secouer les cocotiers pour mettre un terme à ces pratiques à la limite criminelles.

Il est vrai qu’à l’appel de l’Omniscient et de l’Omnipotent nul n’y peut absolument rien. Mais, il est tout aussi vrai que certains comportements vis-à-vis d’une certaine catégorie de malades sont à plus d’un titre inadmissibles. D’ailleurs, que fait-on des fonds pour indigents votés annuellement dans les mairies pour pallier ce genre de désagréments consistant à ne point prendre en charge un pauvre concitoyen malade?

Quand est-ce que les conditions d’accueil des malades vont drastiquement s’améliorer avec le respect qui sied et la dose de conscience professionnelle nécessaire ?

Quand est-ce que le nouveau ministre en charge de la santé va-t-il convoquer des assises nationales sur la politique nationale de santé qui devront aboutir à l’érection dans les régions, d’Etablissements Publics de Santé de niveau 3 pour éviter aux patients des déplacements souvent périlleux ?

Quand est-ce que dans une région comme Tambacounda, toutes les spécialités afficheront complet car jusqu’ici, du moins si l’on en croit certaines langues fourchues, il arriverait qu’un spécialiste démissionne de la fonction publique plutôt que de rejoindre son poste à Tambacounda ?

Loin de moi toute idée de jeter l’opprobre sur qui que ce soit, je voudrais juste susciter le débat par rapport à un sérieux problème qui commence à prendre des proportions alarmantes.

Ousmane DIA.