Importation, stockage, distribution et réexportation du pétrole, Mocoh Sénégal s’installe.

 

Depuis la libéralisation de l’importation et de la distribution des hydrocarbures il y a une dizaine d’années, les unités de stockage peinent à se multiplier. Des sources dignes de foi indiqueront que celles qui existent sont contrôlées par certaines multinationales. Cela, selon toujours des experts bien au fait de la problématique, n’est pas sans conséquence sur la distribution qui voit certaines petites ou moyennes entreprises être mal servies. Mocoh Sénégal voudrait combler ce vide en important du pétrole de qualité et en quantité, en le stockant dans des installations qui vont être crées à cet effet et à des endroits où le besoin se fait réellement sentir, et puis le réexporter vers la sous-région.

Dans le rapport de présentation du décret n° 2006-953 du 26 septembre 2006 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds de Sécurisation des Importations de Produits pétroliers (FSIPP), il est noté que « la loi n° 98-31 du 14 avril 1998 relative aux activités d’importation, de raffinage, de stockage, de transport et de distribution des hydrocarbures vise, entre autres objectifs, la libéralisation totale des activités du secteur des hydrocarbures et la stimulation de la concurrence en vue d’une réduction du coût des produits pétroliers ».

A en croire Michael Hacking, le directeur général de Mocoh Group Companies établi en Suisse, Mocoh Sénégal voudrait faire quelque chose de différent par rapport à ce que le pays a jusqu’ici connu. «  Nous allons, en notre qualité d’experts capitalisant une quarantaine d’année d’expérience dans 80 pays du monde, acheter dans les raffineries européennes, des produits de qualité et en quantité suffisante pour lesquels nous payons toutes les assurances, faisons le shipping, histoire de servir les petites et moyennes entreprises avec les meilleurs prix et, le cas échéant réexporter le produits vers des pays de la sous-région, au Mali et en Gambie dans un premier temps », a souligné M. Hacking qui dira avoir jeté son dévolu sur le Sénégal par le truchement du professeur d’arts visuels officiant à Genève, le Tambacoundois Ousmane Dia. Jusqu’ici, Mocoh intervenait pour 80% en Afrique, mais essentiellement dans les pays anglophones car l’entreprise est l’une des plus grandes importatrices connues du pétrole au Nigéria et au Ghana.

Ce qui parait original dans le projet de Mocoh Sénégal, après avoir, selon son patron Michael Hacking pris langue avec la Société Africaine de Raffinage (SAR) dont on sait qu’elle joue un rôle central dans la sécurisation de l’approvisionnement du pays en pays pétroliers, c’est de travailler en joint-venture avec des privés nationaux et le fait de créer ses propres unités de stockage. « Nous voudrons aussi nous impliquer dans la prise en charge de certains problèmes sociaux et partager nos bénéfices et les risques avec des nationaux car notre philosophie n’est pas seulement d’importer des quantités considérables de produits pétroliers et de se faire de l’argent, nous voudrons aussi contribuer au décollage économique de ce pays en servant les communautés», a indiqué M. Hacking avant d’ajouter, « nous espérons travailler avec la SAR de très près pour les exportations, les importations et les achats pour le marché local après avoir bien sûr obtenu toutes nos licences ».

Mocoh Sénégal fera aussi dans la création d’emploi en élargissant son bureau de Dakar au fur et à mesure que les activités de l’entreprise se développeront, et que les transporteurs sénégalais seront également mis à contribution.

A propos du stockage.

L’évaluation des dépôts était en cours aux fins de mettre en œuvre un projet de stockage national dans l’optique de mutualiser les actifs tout en augmentant les capacités. Ceci devait engendrer des économies d’échelle dans l’approvisionnement du pays en produits pétroliers et de positionner le Sénégal en hub dans la sous-région.

Ce projet devrait intégrer le besoin de délocalisation d’une partie des capacités vers les villes de l’intérieur et le long du corridor d’exportation vers le Mali.

« Une aubaine » se réjouira Malal Camara le Directeur Général de l’Agence pour le Développement Local (ADL).

Mis au parfum de l’installation de Mocoh au Sénégal, le directeur général de l’Agence pour le Développement Local (ADL) dira s’en féliciter vivement. Malal Camara de lancer un appel pressant à l’endroit du directeur général, M. Michael Hacking, pour que ce dernier songe à installer ses unités de stockage à Tambacounda. «  Tambacounda est la région constituant la porte d’entrée dans l’espace ouest-africain car elle partage au moins quatre frontières. Mieux, dans la cadre de territorialisation des politiques publiques, elle va bénéficier d’infrastructures de dernière génération avec une plateforme ferroviaire, un port sec et un grand marché sous régional. Il s’y ajoute que la contrée connait par endroits des niveaux alarmants de pauvreté et, comme Mocoh constitue une opportunité d’emplois, nous applaudirons des deux mains si son patron faisait le choix de Tambacounda », a plaidé le directeur général de l’ADL.

L’expert pétrolier Bachir Dramé apprécie à sa juste valeur l’implantation de Mocoh.

Joint par nos services, l’expert pétrolier Bachir Dramé relèvera que l’arrivée de Mocoh est une bonne chose car, «il faut savoir que les dépôts de stockage sont tous sur Dakar. Les multinationales sont très impliquées dans leur gestion. Les camions du Mali et de la sous-région sont donc obligés de venir tous sur Dakar pour s’approvisionner. Ce qui pose en effet de nombreux problèmes. Mettre en place des droits secondaires serait une excellente initiative. Cela permettra de résoudre l’épineuse question de la distribution à l’intérieur du pays. Les meilleurs emplacements seraient Kaolack, Tambacounda et Ziguinchor. Des études dans ce sens sont disponibles, et elles ont été effectuées par nos bons soins », nous a-t-il confié.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /