Parc national Niokolo Koba : L’hôtel Simenti veut retrouver son lustre d’antan

 

Simenti a mauvaise mine. Il a besoin d’un traitement de choc pour sortir de son état piteux. Bâ­timents vétustes, cases en dégradation avancée pour ne pas dire en ruines, musée délabré, problème d’électricité et de connexion… Tels sont les maux de l’hôtel du Parc national Niokolo Koba, Simenti. Longtemps laissé à lui-même sans entretien, le lieu a été repris il y a de cela quelque temps par la directrice l’hôtel Oasis de Tamba affilié à l’hôtel Simenti, Mme Gueguen née Alice Gakou. Depuis lors, cette dernière travaille d’arrache-pied à réfectionner le lieu pour permettre aux visiteurs du parc d’avoir un endroit où se poser durant leur séjour au Niokolo Koba. C’est grâce à ces travaux que le professeur Mame Thierno Dieng, ministre de l’Environnement et du développement durable, a pu passer trois nuits dans ce lieu touristique, la semaine dernière lors de sa visite de terrain. Le ministre et toute la délégation ont été logés à Simenti.
Cependant, la dame au sourire luisant, à la démarche calibrée et millimétrée d’une reine au milieu de son trône, est toute seule dans ce challenge. «D’autres bailleurs étaient venus pour reprendre la site. Mais, avec l’état de délabrement avancé de Simenti et les investissements que cela demande, ils n’ont pas voulu s’engager», a laissé entendre notre interlocutrice. Elle poursuit : «J’ai accepté de prendre en charge la gestion de Simenti, parce que je suis une actrice du tourisme mais aussi une amoureuse de la nature.» Mieux dira-t-elle : «Simenti est un endroit unique en son genre. Il n’y a pas deux comme ce site en Afrique de l’Ouest.»

Consciente de l’importance du financement qu’il faut pour redonner une peau neuve à Simenti, elle demande l’appui de l’Etat. Notre interlocutrice de laisser entendre : «Nous demandons à l’Etat de nous doter de moyens suffisants pour nous permettre de travailler et honorer notre pays à travers le Parc national du Niokolo Koba qui est unique dans la sous-région.»

A l’en croire, la visite du ministre de l’Environnement et du développement durable et son staff a été un motif de satisfaction. Car, dit-elle, «le ministre est conscient que la gestion du parc est au cœur des préoccupations du chef de l’Etat». Sachant l’importance que le chef de l’Etat accorde à la reprise des activités à Simenti, notamment dans un contexte de relance du secteur touristique, Mme Gueguen confie : «Je ferai tout mon possible avec l’appui des autorités pour remettre Simenti sur pieds.» Il faut dire, à cet effet, que la relance de ce site n’est pas l’affaire d’une seule personne. Il faut des actions conjointes pour faire revivre le site de Simenti, souligne-t-on.

D’ailleurs, la grande case, qui fait office de suite présidentielle, n’offre plus les commodités qu’elle offrait. Un pan du mur ne tient plus normalement et la paille est en souffrance. La grande paillote d’un rare chef d’œuvre architectural disparaît peu à peu, même si la nouvelle gestionnaire voudrait maintenir la même architecture qui existait, il y a plus de 50 ans.

Le restaurant, qui offrait également une ouverture et une vue à la fois magnifique et panoramique sur le fleuve Gambie, est en délabrement. A ce jour, plusieurs dizaines de millions de francs ont été injectés par la nouvelle gestionnaire. Cependant, il est difficile de constater cet investissement de visu du fait de l’ampleur des travaux qu’il faut entreprendre pour remettre Simenti au goût du jour.

Dans un contexte de démocratisation des infrastructures sociales et de promotion du tourisme en désenclavant les zones de l’intérieur du pays, la réfection d’un site stratégique comme celui de Simenti serait un atout. Cela permettrait également de faire vivre plusieurs secteurs en même temps. Pour cela, l’Etat a un seul geste à faire. C’est d’accompagner les actions qui sont déjà entreprises sur le terrain.

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