Tambacounda : la grève, un des “goulots d’étranglement” qui limitent les performances scolaires (gouverneur)

 

La grève des professeurs s’ajoute aux multiples “goulots d’étranglement structurants” qui impactent déjà sur les performances scolaires à Tambacounda a indiqué, jeudi, le gouverneur de région, Elhadji Bouya Amar.

“L’école est secouée par des soubresauts. Ces grèves, ces cessations volontaires de travail pour employer le terme juridique, sont aussi des goulots d’étranglement”, a notamment dit M. Amar qui présidait la revue régionale des performances scolaires au cours de l’année 2017.

Ce moment de reddition des comptes a regroupé, au conseil départemental de Tambacounda, divers acteurs de l’éducation, des inspecteurs aux parents d’élèves, en passant par les collectivités locales, la société civile, les syndicats et les partenaires techniques et financiers. Ce sera aussi le moment de présenter le plan de travail annuel de l’Académie pour l’année 2018.

Le chef de l’exécutif régional a saisi l’occasion pour appeler les acteurs de l’éducation à faire de l’école sénégalaise un “espace pacifié” apte à produire les résultats de qualité et en quantité qu’on lui connaissait.

Pour lui, l’école est “le meilleur ascenseur social” et son échec se répercutera sur “toute la ligne”.

Le gouverneur a cité parmi ce qu’il qualifie de “goulots d’étranglements structurants” et objectifs, la prédominance des abris provisoires et le déficit de personnel éducatif dans les écoles de la région.

L’officiel avait auparavant souligné l’évolution qu’a connue la région concernant certaines cibles, notamment l’équité, la qualité et les résultats scolaires. “Depuis 2015-2016, nous commençons à sortir la tête de l’eau”, s’est-il réjoui

Tout en saluant les efforts faits par l’Etat concernant deux “intrants essentiels” que sont les infrastructures scolaires et le personnel, l’adjoint au maire Bounama Kanté a, dans son mot de bienvenue, relevé que le climat social délétère que traverse l’école, risque de “plomber” tous ces acquis.

Cette année, la région orientale s’est retrouvée avec 50,99% de réussite au CFEE, elle qui depuis 2012 n’avait pas franchi la barre des 50%, a noté, pour sa part, l’inspecteur d’Académie, Alassane Niane. En 2015, par exemple, le taux de réussite au CFEE était de 24,5%.

Le déficit du quantum horaire, dû au nombre important d’abris provisoires, a été cité au nombre des contraintes identifiées.

En plus de manquer d’enseignants, emportés par le mouvement national, la région est aussi en proie à des déséquilibres entre les trois autres départements et le chef-lieu de région qui “pompe” les enseignants des autres IEF, lors du mouvement régional.

Sur un besoin de 500 enseignants, Tambacounda n’avait accueilli que 140 en 2017.

Avec un taux brut de scolarisation de 77,92% en 2017, Tambacounda est à 10 points en deçà de la moyenne nationale. Les départements de Koumpentoum et Goudiry sont à la traîne par rapport à ceux de Tambacounda et Bakel.

La région compte 722 écoles élémentaires, dont 550 à cycle incomplet et 172 seulement à cycle complet.

ADI/PON/APS