[LA CHOUETTE DE MINERVE 17] Maires et Présidents de départements de Tambacounda, levez la main !

 

Oser lever la main et briguer les suffrages de ses concitoyens doit nécessiter d’oser lever la main et dire ce que l’on a pu faire de ce magistère en termes d’amélioration de leurs conditions d’existence ! Déjà, la plupart des maires et présidents de départements de la région de Tambacounda se sont inscrits dans une logique de second mandat. Nous voudrons bien le leur concéder mais, qu’ils aient la décence de lever la main et dire quel usage ils ont fait des deniers publics durant leur magistère, et les populations jugeront, sinon….

2019 approche à pas de géants et déjà, des maires et présidents de départements ont sorti leurs calculettes, pas pour additionner les montants de leurs budgets annuels que l’Etat central leur a alloués mais, pour se complaire dans de savantes combinaisons de nature à examiner les voies et moyens de leur réélection. Ils en ont le droit ! Mais nous autres aussi avons le droit de leur demander des comptes, et dans tous les domaines de compétences qui sont transférés aux différents ordres de collectivités locales.

Que chacun d’entre eux lève la main et dise ce qu’il a entrepris au profit des communautés en termes d’équipements marchands, de santé, d’éducation, de jeunesse, de sports, de culture, de loisirs, d’environnement, de coopération décentralisée, d’intercommunalité, et que sais-je !

Dans certaines communes, au-delà des fonds de concours et de dotation, il y a des ressources propres qui sont aussi mobilisées. Faites nous le point en mettant en relief les investissements. Dites-nous à combien s’élèvent vos budgets de fonctionnement. Comment sont gérés les problèmes d’état civils car il y a malheureusement encore des milliers d’enfants qui n’ont aucune existence juridique par exemple? Quelles sont les ressources humaines que vous avez mises à contribution?

Je voudrai être édifié car, je pourrais me fourvoyer, je crois savoir que jusqu’ici les besoins primaires des populations, demeurent entiers, même si je dois à la vérité de reconnaître que les pouvoirs publics centraux ont fourni des efforts considérables. Il y encore des populations pour qui l’électricité, l’eau potable, l’accès à des soins primaires sont encore un luxe. J’ai entendu la clameur des populations de Saré Guilèle dans la commune de Tambacounda. Elles évoquent des lotissements qui sont réalisés mais qu’elles peinent à bénéficier de parcelles, d’eau et d’électricité, dans une commune chef-lieu de région en ce 21e siècle finissant ! J’ai ouï dire qu’il y a encore des écoles sans clôture (plateau 3) et que par moments les mômes sont exposés aux reptiles !

Franchement, il y a encore la mer à boire en termes de prolongement du besoin de vivre des populations. Loin de moi l’intention de loger tous à la même enseigne mais, mon intime conviction est et demeure que la région de Tambacounda mérite bien mieux que certains édiles qui sont encore à des années-lumière de comprendre que le développement local est suffisamment sérieux pour qu’ils osent encore prétendre à quoi que ce soit.

Levez la main et jurez ! Vous avez fait quoi avec les nombreuses opportunités qui se sont offertes à vous, pour autant que vous le sachiez ? Dites-le nous sinon demain fera jour. Plus personne ne se payera le luxe de s’amuser avec les populations, car elles en ont bien souffert.

Ousmane DIA.