Lutte contre les mutilations génitales féminines : Des jeunes leaders veulent communiquer pour un changement social

 

La communication est un outil essentiel dans la prévention, le traitement et la prise en charge de l’excision. Et c’est pourquoi les jeunes et adultes des communautés cibles comptent sur l’échange et le plaidoyer pour mieux sensibiliser sur les méfaits de la mutilation génitale féminine. «L’excision est une pratique néfaste qui peut être abolie et éradiquée au Sénégal», dixit Hyacinthe Coly, président du Réseau des jeunes leaders. Une structure qui entend changer le comportement social par une meilleure pratique des us et coutumes. «Ce que nous visons, ce sont les changements positifs. Il faudrait que nous arrivions à montrer aux gens qui la pratiquent que, sans l’excision, ils peuvent avoir la santé, le développement, la femme peut s’épanouir et devenir un modèle.»
Les dernières données de l’Eds continue 2016 montrent que l’excision est encore présente au Sénégal, notamment dans les parties nord, sud et est du pays. Et si l’on se réfère à ces statistiques, la tranche d’âge 15-49 ans enregistre un taux de 24%. Et celle de moins de 15 ans a un taux estimé à 13,6%. Matam, Kolda, Sédhiou et Tambacounda sont plus ancrées dans la pratique et le taux de victimes y avoisine 50 voire 60%. Lidy Sanka, coordonnatrice du Programme violences et mutilations génitales à l’Unfpa, de soutenir : «Quand cette question fera l’objet de discussions au sein des différentes communautés, c’est seulement par ce moyen que nous parviendrons à un changement de normes sociales.»
Toutefois, l’excision est toujours pratiquée au Sénégal malgré les dénonciations dont elle fait l’objet. En effet, plus de 13,9% des jeunes filles seraient victimes de ce phénomène. Un taux élevé pour les acteurs dans un pays où une loi contre cette forme de violence est de surcroît votée.
Le pourcentage de filles de 0-14 ans excisées serait de 13%, un taux estimé en diminution. Dans un rapport de l’Ansd, on note : «Parmi les filles de moins de 15 an, 14% sont excisées» au Sénégal et «la grande majorité (…) avant l’âge de cinq ans».
Au terme des deux jours de formation, les jeunes leaders et générations de filles entendent échanger sur les outils de communication usités avant d’investir les communautés.

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