Royaume-Uni: Trump entame une visite dans un climat polémique

 

Le président américain Donald Trump est arrivé jeudi au Royaume-Uni où l’attendent de nombreuses manifestations. Le locataire de la Maison Blanche a déjà mis les pieds dans le plat en critiquant Theresa May au sujet du Brexit.

Interrogé à Bruxelles à l’issue d’un sommet de l’OTAN, le président américain a dit douter que les propositions de la première ministre britannique sur la future relation commerciale avec l’UE, exposées jeudi, correspondent au vote des Britanniques en faveur d’un départ de l’UE.

«Je ne sais pas si c’est ce pour quoi ils (les Britanniques) ont voté. Les gens ont voté pour rompre» les liens avec l’UE, a commenté le président américain. Les propositions du gouvernement «répondent au vote des Britanniques», a répliqué Theresa May un peu plus tard.

Pour un accord de libre-échange

La visite de Donald Trump va porter en particulier sur les liens commerciaux avec Londres, qui souhaite ardemment signer un accord de libre-échange avec Washington après le Brexit prévu fin mars 2019. Evoquant une «relation spéciale avec les Etats-Unis», malgré une série d’accrocs depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire, Mme May compte «entamer des discussions sur la manière dont nous façonnerons un partenariat commercial renforcé, ambitieux et durable».

Donald Trump a assisté jeudi après-midi à une cérémonie militaire, avant de participer avec son épouse Melania à un dîner en présence de représentants du monde économique au palais de Blenheim, imposante résidence de campagne près d’Oxford. Le couple devait passer la première nuit à Winfield House, résidence de l’ambassadeur américain située dans Regent’s Park, à Londres.

Plusieurs manifestations étaient prévues contre sa venue, près du palais de Blenheim ainsi qu’à Londres, où les protestataires devaient se retrouver à partir de la fin d’après-midi près de Winfield House, comptant bien faire le maximum de bruit.

Grande manif à Trafalgar Square

D’autres rassemblements sont organisés à travers le Royaume-Uni, le plus massif étant attendu vendredi après-midi à Trafalgar Square, où des dizaines de milliers de personnes devraient dénoncer la politique migratoire de Trump, son «sexisme» et son «déni» du changement climatique. Un ballon géant représentant Trump en couche-culotte flottera aussi dans le ciel près du parlement.

Selon un sondage YouGov publié jeudi, 77% des Britanniques ont une opinion défavorable du dirigeant américain. Près de la moitié (49%) des 1648 personnes interrogées pensent que la reine ne devrait pas le recevoir. Elizabeth II doit l’accueillir pour prendre le thé vendredi au château de Windsor.

Avant cela, le président visitera dans la matinée la prestigieuse académie royale militaire de Sandhurst avec Theresa May avant des discussions bilatérales à Chequers, la résidence de campagne des premiers ministres britanniques, à 70 km au nord-ouest de Londres. Outre le commerce, les échanges porteront sur le Brexit, la Russie et le Proche-Orient.

(nxp/ats)