[LA CHOUETTE DE MINERVE 18] Élection présidentielle 2019 “Laisse mouton pisser, Tabaski viendra” dit le dicton!

 

Le scrutin présidentiel approche à pas de géant, et Tambacounda devient subitement convoitée, d’ailleurs le disque est sur le point d’être rayé s’il ne l’est déjà. Mais, que les hommes politiques se le tiennent pour dit, cela ne sera guère une partie de plaisir. Il faut des indices suffisamment clairs et nets, tant en termes d’hommes et de femmes capables de porter des projets ou d’opérer le plaidoyer nécessaire, tant en termes de vision, car, cette fois-ci, Tambacounda doit pouvoir sortir de l’ornière de la pauvreté et être attrayante sur le plan des investissements pour devenir un véritable pôle de développement économique et social.

Chers politiciens, les problèmes de Tambacounda demeurent encore, malgré les promesses mirobolantes faites maintes fois dans le sens de l’amélioration des conditions d’existence.

Il est bien vrai qu’il y a eu des choses qui ont été faites, et bien faites d’ailleurs, ne soyons pas nihiliste mais, par rapport au lourd fardeau presqu’écrasant de la pauvreté galopante, avec comme corollaire l’oisiveté, le parasitisme et le désœuvrement d’une jeunesse qui ne sait pas trop à quel homme politique croire, je souligne avec force qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

Nos jeunes continuent de broyer du noir, faute de structures professionnelles adéquates de formation, faute de programmes et projets adaptés car jusqu’ici, l’université du Sénégal Oriental, les domaines agricoles communautaires sont à leurs yeux une chimère, aucun tissu industriel capable de les recruter digne de ce nom n’existe, exceptée la «séculaire» Sodefitex.

Les populations attendent de voir sortir de terre le fameux et important projet de port sec, la réhabilitation du chemin de fer avec ses 20’000 emplois, la connexion à l’électricité des centaines de villages promis, le désenclavement intérieur des «Goyes supérieur et inférieur», la couverture totale en réseau GSM, la finition des axes routiers Tambacounda-Bakel-Ourossogui, Dialacoto-Niéméniké en état de dégradation avancée par endroits, la mécanisation de l’agriculture, la modernisation de l’élevage avec son énorme potentiel, la vulgarisation de la pisciculture, la protection de nos réserves forestières, l’amélioration de la sécurisation des personnes et de leurs biens.

La ville chef-lieu de région traine encore bien de casseroles, dans les quartiers il n’y a pratiquement pas de route carrossable, pas de réseau correct et opérationnel d’éclairage public, plein d’immondices, pas de marchés dignes de ce nom, aucun plan de circulation digne d’une ville moderne, (véhicules hippomobiles, gros porteurs, motocyclistes, piétions et autres véhicules se partagent les mêmes filets de routes), les femmes continuent malheureusement de perdre la vie en la donnant, le paludisme reprend du service, des enfants subissent encore les pires formes de travail et l’on veut nous faire croire à l’émergence !

En attendant, les nombreux prétendants doivent se le tenir pour dit, cette fois-ci il faut parler peu et bien.

Ousmane Dia /