Bouillons culinaires: Le poison qui épice nos repas

 

Les bouillons, à l’unanimité, sont considérés comme nocifs pour la santé, d’après des spécialistes de la santé. Les femmes l’utilisent à bon escient pour la saveur qu’elles obtiennent dans leurs plats, au détriment de la santé de leurs époux.

L’utilisation des bouillons culinaires pose un réel problème de santé publique au Sénégal. Le glutamate de potassium qu’ils contiennent est source de graves maladies comme les AVC. Même si la population a conscience d’un tel danger sur l’organisme humain, sa présence dans nos plats est de plus en plus remarquée. Si les femmes semblent apprécier ces bouillons pour relever le goût de leurs mets, ce n’est pas le cas pour certains hommes qui préfèrent consommer des aliments sains. Mansour Fall, père de famille habitant Louga, préconise qu’on réglemente le marché des aliments et des condiments. Il est d’avis qu’un bon repas peut être bien préparé, bien fumant, bien garni et bien plus nourrissant sans que les bouillons qu’il juge toxiques et chimiques n’entrent dans la cuisson. Même s’il reconnaît qu’il n’est pas un spécialiste de la santé nutritive, son compagnon Ibrahima abonde dans le même sens et affirme que le glutamate bloque la circulation sanguine et rend sexuellement impuissant, d’après des recherches qu’il aurait effectuées. Selon lui, les bouillons sont généralement utilisés pour la castration des animaux domestiques. En plus, c’est un poison. Il y a quelques années, on avait démantelé un réseau de fabrication clandestine à Mbeubeuss, et les auteurs avaient pris 10 ans de prison. L’interdiction de la consommation des bouillons devrait être un impératif pour ce professeur de Lettres car, dit-il, beaucoup de ces chefs de ménage meurent à cause de l’introduction de ces cubes malsains dans les repas et les mets. Sa mère ne l’utilise plus depuis qu’elle a entendu qu’on les fabriquait avec les intestins de poissons. L’odeur des bouillons l’écœure au plus haut point et il l’assimile à de l’ammoniaque. Le professeur étale ses connaissances en nous informant que des femmes de la sous-région l’utiliseraient en ode suppositoire pour avoir de grosses fesses, mais que cette pratique leur causerait beaucoup de dégâts. Il conseille aux femmes de prendre le sel pour relever le goût comme le faisaient nos grands-parents. Il lance une pique à la nouvelle génération : «Les jeunes filles ne savent pas cuisiner, les bouillons sont devenus leurs alliés. Sans eux, elles sont perdues». Ce qui le met hors de lui, c’est la naïveté avec laquelle les femmes utilisent ces bouillons qui existent pour donner des couleurs (doré, rouge) et de la saveur (tomate, crevette, poisson, viande). Revenir à un passé culinaire selon Maguette Fall, la soixantaine, doit être de mise car dans les années 60, les cubes n’étaient pas commercialisés au Sénégal. Elle est surprise que les femmes disent ne plus pouvoir s’en passer.

Qui avait dit que tous les goûts et les couleurs sont dans la nature et ne se discutent point ? Dans tous les cas, la question reste entière: l’utilisation excessive et à outrance des bouillons dans notre alimentation quotidienne ne mériterait-elle pas qu’on s’y penche pour un mieux-être de notre état de santé ?

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