Mimi Touré : le chemin vers le Palais est pavé de grosses déceptions pour ceux qui sous-estiment la capacité de discernement des électeurs sénégalais.

 

Faites-nous l’économie de votre tournée en tant que chargée du pôle-parrainage du candidat de Bby ?

Nous sommes dans une phase de réflexion et de préparation pour le parrainage qui n’a pas débuté. Le coup d’envoi sera donné par le ministre de l’Intérieur après signature de l’arrêté fixant le montant de la caution et le formulaire officiel de parrainage. Rien de plus normal que de se préparer et de se tenir prêts à aller à la rencontre de nos concitoyens afin de recueillir leur parrainage pour le Président Macky Sall. Nous sommes enthousiastes à l’avance d’aller expliquer les détails du bilan très positif de notre candidat qui a impacté toutes les franges de la Nation.

Est-ce que ce n’est une campagne de récolte de signatures avant l’heure ?

Non, parce que nous respectons les lois et les règlements. Nous nous préparons, nous planifions, nous nous concertons pour plus d’efficacité en attendant que le top soit donné. En politique, il faut aussi de la planification. Disons que nous sommes dans les starting-blocks.

Au même moment, le Front de résistance nationale rencontre l’Union européenne, l’ambassadeur des Etats-Unis, le khalife des mourides et le chef de l’Eglise pour lister les «dérives» du régime ?

L’opposition reste l’opposition, il faut bien qu’elle assume son nom tant bien que mal. Seulement, elle a un problème qui n’est pas petit car le plus grand parti en son sein, le Pds, n’a toujours pas de candidat à 6 mois de l’élection. Pour masquer ce problème majeur, ils essaient en vain de créer une tension préélectorale. Mais de toute évidence, la mayonnaise a du mal à prendre parce que les Sénégalais ne les ont pas oubliés. Les «dérives» parlons-en : le Président Abdoulaye Wade n’a pas hésité à changer la Constitution pour avoir un troisième mandat. Cela nous a valu une dizaine de morts et les électeurs l’ont remercié. Les scandales financiers ont ponctué les deux mandats du Président Wade avec l’affaire de la valise Segura qui a mis la honte à tout Sénégalais fier de l’être. Un festival de danse et de chants de 90 milliards, le Fesman. J’en passe. Les Sénégalais n’ont pas oublié.

Quelle lecture faites-vous de l’affaire Cheikh Bamba Dièye ?

Je trouve inacceptable que l’on traite les magistrats de la sorte. Ils servent leur pays et respecter la justice est un gage de stabilité sociale. Un manque de respect et des injures à son encontre, ce n’est acceptable de qui que ce soit.

Etes-vous pour la levée de l’immunité parlementaire du député Cheikh Bamba Dièye ?

C’est une question pour le procureur qui s’est autosaisi. En tant qu’ancienne Garde des sceaux, je connais les magistrats et j’ai travaillé avec des personnes intègres et de grande dignité. On peut ne pas être d’accord avec une décision de justice, mais on a cette obligation de respect vis-à-vis de cette institution de la République qu’est la justice.

Que pensez-vous de la candidature de Hadjibou Soumaré ?

Je n’en pense rien de particulier. C’est comme à la lutte, au départ tous les lutteurs, quels que soient leur taille et gabarit, se voient en Roi des arènes. A la publication des résultats, beaucoup de candidats réaliseront qu’ils ont pris les vessies pour des lanternes. Le chemin vers le Palais est pavé de grosses déceptions pour ceux qui sous-estiment la capacité de discernement des électeurs sénégalais. Un certain ancien Premier ministre (Abdoul Mbaye, Ndlr) qui se voyait en sauveur de la Nation n’a même pas pu se faire élire député. Il a eu 4 voix dans son propre bureau de vote. Mais bon, l’arène est ouverte.

Les femmes de Bby proposent Marième Badiane à la tête du Conseil économique, social et environnemental. Est-ce que vous y souscrivez ?

Le président de la République nomme aux fonctions civiles et militaires. Qu’on lui laisse les prérogatives de cette fonction régalienne.

Journal le Quotidien