Clash diplomatique à la caisse d’avance : Brouille entre Condé et Macky

 

La caisse d’avance a occasionné un clash diplomatique entre la Guinée et le Sénégal. Mais, ce n’est que le prolongement d’une situation née de fortes divergences entre les deux chefs d’Etat, depuis l’affaire Jammeh.

Après l’échec le 11 juin 2017 de la médiation entreprise par les chefs d’Etat du Nigéria Muhammadu Buhari, du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et l’ancien président du Ghana, John Dramani Mahama, pour amener le dictateur gambien à respecter le verdict des urnes, s’est ouvert une autre mission. Celle-là plus restreinte entre le Président de la Mauritanie et de la Guinée. Devant le refus systématique de Jammeh de quitter le pouvoir et devant l’imminence d’une attaque des troupes de la Cedeao, Aziz et Condé ont pris les choses en main pour éviter que le président Jammeh ne tombe entre les mains des troupes de la Cedeao. Mais, c’était sans compter avec la démarche effervescente du Président sénégalais qui cherchait la capture du dictateur gambien. Macky Sall voulait pousser « coute que coute » les troupes sous régionales à passer à l’offensive. Une volonté plombée par la stratégie combinée du Président Aziz et de son homologue mauritanien. Ce dernier s’est même payé le « luxe » de survoler le ciel sénégalais en pleine nuit pour rencontrer le Président Sall qui n’a pas varié dans sa position. Pour Macky Sall, l’usage de la force doit être expérimenté sur le président gambien. Pour l’histoire. Et voilà, d’où est partie la brouille entre les deux hommes. Même s’il reste un secret de polichinelle que Macky ne porte dans le cœur Condé  présenté comme un homme du Président Wade. Et une situation qui n’est pas sans conséquence devant le feuilleton judiciaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar où le député maire Khalifa Sal est emprisonné depuis. Payant le clash entre Macky et Condé.

Dakar soupçonne Condé d’être derrière l’arrêté de la Cour de justice de la Cedeao

La décision rendue par les Sages africains n’a pas plu Dakar. Les autorités sénégalaises ont été prises de court par cet arrêté qui a donné raison aux avocats de Khalifa Sall et intimant l’ordre, selon les préceptes du Droit, à une libération immédiate du maire de Dakar dans un procès où tous ses droits ont été violés depuis la cellule de police jusqu’au bureau du Procureur. Et accompagné d’une cinglante gifle d’amende, comme pour dire à Dakar, que Khalifa Sall reste un otage politique, s’il passe un jour de plus en prison. Du côté du palais, on n’a pas cherché plus loin. Les soupçons d’une main guinéenne poussent Roume à dire niet. Les feuillets de la Haute Cour sont jetés à la poubelle. Ce qui n’est pas sans conséquence diplomatique dans une Cedeao où le Sénégal a la Présidence. D’ailleurs, Moustapha Cissé Lô, Président du Parlement de la Cedeao a défendu la libération immédiate de Khalifa par la justice de son pays. Le parlement devrait être saisi et depuis, on attend la position officielle de l’Institution que le Sénégal fragilise par son entêtement. Un défi aux yeux de la communauté internationale. Cependant, il est clair que sont passés sous silence : le refus du G5 Sahel d’intégrer le Sénégal, la subite décision de Bissau de renégocier l’accord sur le partage du pétrole avec le Sénégal, toutes choses dont Dakar, pense que la main de Condé, n’y est pas étrangère. Encore qu’il y a deux jours, Conakry a rappelé son Ambassadeur accrédité à Dakar. Cela veut dire quoi ?

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