Affaire Khashoggi: Trump n’écoutera pas l’«horrible» enregistrement

 

Le président américain Donald Trump a affirmé qu’il disposait de l’enregistrement du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul, mais qu’il ne souhaitait pas l’écouter car son contenu est «très violent».

«Nous avons l’enregistrement, je ne veux pas l’écouter (…) car c’est un enregistrement de souffrance», a-t-il déclaré dans un entretien diffusé dimanche sur Fox News.

«J’ai été intégralement briefé, il n’y aucune raison pour que je l’écoute», a-t-il poursuivi. «Je sais exactement ce qui s’est passé (…) c’était très violent, très brutal et horrible».

«Qui peut véritablement savoir?»

Selon le Washington Post et le New York Times, la CIA a conclu que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, surnommé «MBS», avait commandité l’assassinat de Jamal Khashoggi. Le prince, qui conteste toute implication, a-t-il menti au président des Etats-Unis? «Je ne sais pas. Qui peut véritablement savoir?», a répondu Donald Trump. «Il m’a dit qu’il n’avait rien à voir avec cela. Il me l’a dit peut-être cinq fois, à différentes occasions, y compris il y a quelque jours», a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite a, à plusieurs reprises, changé sa version officielle sur ce qui était arrivé à Jamal Khashoggi une fois franchie la porte du consulat.

Rappelant que les Etats-Unis avaient annoncé des sanctions financières ciblées contre des responsables saoudiens, Donald Trump a aussi longuement insisté sur le fait que l’Arabie saoudite était un allié précieux. «Je veux rester avec un allié qui, à de nombreux égards, a été excellent», a-t-il dit.

«Aux plus hauts niveaux»

Mi-novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé avoir partagé, notamment avec Ryad, Washington, Paris et Berlin, des enregistrements portant sur le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul.

Recep Tayyip Erdogan a, à plusieurs reprises, affirmé que l’ordre de tuer Jamal Khashoggi avait été donné «aux plus hauts niveaux de l’Etat» saoudien. Il a écarté la responsabilité du roi Salmane, mais la presse et des responsables turcs anonymes ont incriminé son fils, le prince Mohammed.

(nxp/afp)