«La Plage» en Thaïlande: Six mois sans touristes et la nature reprend ses droits

 

Des petits requins à pointes noires sont de retour à Maya Bay en Thaïlande, baie rendue célèbre par le film «La Plage» avec Leonardo DiCaprio, après des mois de fermeture aux touristes pour permettre à la faune et à la flore de se régénérer.

«Venez et comptez les requins!», se félicite l’administration des Parcs nationaux sous une vidéo postée vendredi après avoir été tournée mercredi. On y voit des dizaines de ces requins, abondants sur les récifs coralliens des océans Indien et Pacifique, nager en bordure de plage.

«C’est un bon signe, cela montre que Maya Bay change en bien», assurent les Parcs nationaux, sans pour autant annoncer la réouverture de la baie, en ce début de saison touristique.

«Honnêtement, je ne pensais pas que cela donnerait d’aussi bons résultats» en quelques mois, a réagi Thon Thamrongnawasawat, biologiste marin ayant poussé pour la fermeture de la baie.

Préserver l’écosystème

Annoncée en juin, cette fermeture avait été prolongée sine die en octobre, jusqu’à ce que l’écosystème de la zone impactée «retrouve une situation normale», avait précisé l’administration.

Située sur l’île de Koh Phi Phi Ley près de Phuket, Maya Bay, plage paradisiaque aux eaux jadis cristallines, accueillait quelque 5000 visiteurs par jour, parmi lesquels un nombre croissant de Chinois.

La plupart ne restaient que quelques dizaines de minutes, avant de rembarquer sur des hors-bord affrétés par les multiples tour-opérateurs de la région. Cette notoriété a conduit à une catastrophe écologique: la plage a subi une érosion sévère et une grande partie des récifs coralliens ont été endommagés en raison de la pollution des moteurs.

Dégradation des fonds marins

La Thaïlande, qui accueille chaque année plus de 35 millions de vacanciers, est confrontée à une dégradation avancée de ses fonds marins.

Outre le réchauffement climatique, est pointé du doigt le comportement des touristes, qui n’hésitent pas à marcher sur les coraux, mais aussi la surabondance de tour-opérateurs et l’absence de régulation sur ces îles censées être protégées par leur statut de parcs nationaux.

Les autorités ferment régulièrement l’accès à certaines îles. A travers l’Asie du Sud-Est, se retrouve ce même phénomène de surpopulation touristique et son impact sur le fragile écosystème des îles.

En avril, les Philippines ont fermé jusqu’à fin octobre Boracay, l’île la plus courue de l’archipel, également victime du tourisme de masse.

(nxp/20 minutes/afp)