Etats-Unis: La dépouille de Bush exposée au Capitole

 

Couvert d’un drapeau américain, le cercueil de George Herbert Walker Bush a été placé lundi sous la coupole du Capitole, à Washington, pour une cérémonie solennelle d’hommage national. Le 41e président des Etats-Unis est décédé vendredi à 94 ans.

Au coucher du soleil, saluée par ses proches la main sur le coeur et accompagnée par une garde d’honneur militaire, la dépouille de George H.W. Bush a passé les portes de l’imposant siège du Congrès, où il avait commencé sa longue carrière politique dans les années 1960. Son entrée a été précédée par une salve de 21 coups d’artillerie qui a retenti sur l’esplanade au pied du Capitole.

Son fils et 43e président des Etats-Unis, George W. Bush, ainsi que l’épouse de ce dernier Laura et d’autres proches avaient fait le voyage depuis Houston, au Texas, à bord de l’avion présidentiel prêté par Donald Trump pour ramener son cercueil. Dans la rotonde, la dépouille de George H. W. Bush a été placée sur un catafalque façonné en 1865 pour le président Lincoln.

Les chefs du Sénat et de la Chambre des représentants puis le vice-président Mike Pence ont pris la parole devant un parterre de dignitaires, où figuraient notamment de nombreux parlementaires, des membres du cabinet de Donald Trump, l’ancien chef d’état-major interarmées Colin Powell ainsi que les juges de la Cour suprême.

Les portes seront ensuite ouvertes au grand public à 19h30 (01h30 mardi en Suisse). Une garde d’honneur veillera pendant un peu plus de 37 heures, jour et nuit. Donald Trump s’est lui-même recueilli en silence devant son cercueil, lors d’une brève visite avec sa femme Melania.

Trump aux funérailles

Le républicain George H. W. Bush avait fait savoir qu’il n’avait pas voté pour Donald Trump en 2016, mais l’actuel occupant de la Maison Blanche a voulu lui rendre tous les honneurs, notamment en déployant le Boeing 747 présidentiel pour le ramener à Washington. «Hâte d’être avec la famille Bush pour rendre hommage au président George H. W. Bush», a tweeté Donald Trump lundi matin.

Comme Gerald Ford (2006), Ronald Reagan (2004) ou Richard Nixon (1994) avant lui, le 41e président américain sera enterré selon le protocole des obsèques d’Etat.

Mercredi, journée de deuil national, les funérailles prendront place dans la cathédrale nationale, à Washington, comme pour Eisenhower, Reagan et Ford. Le président Trump sera présent, tout comme Michelle Obama. Son époux Barack et les autres ex-présidents américains devraient y assister mais la liste des invités n’a pas encore été dévoilée.

Berlin a annoncé que la chancelière allemande Angela Merkel s’y rendrait. L’ancien Premier ministre canadien, Brian Mulroney, prononcera un éloge funèbre, selon des médias américains.

Retour au Texas

Puis ce sera le retour chez lui, au Texas. Après un autre office funéraire en l’église épiscopalienne de St. Martin à Houston, un train emmènera le cercueil sur le campus de l’université A&M du Texas, où se trouve la bibliothèque présidentielle George Bush. C’est derrière celle-ci qu’il sera enterré aux côtés de Barbara, son épouse décédée en avril, et de Robin, leur fille morte d’une leucémie à trois ans.

Le nonagénaire, qui souffrait d’une forme de la maladie de Parkinson, avait passé l’été dans le Maine, à Kennebunkport, selon ses habitudes.

«Mais quand il est revenu à Houston, il était plus ou moins prêt à partir», a raconté dimanche sur CNN son meilleur ami James Baker, qui fut notamment son secrétaire d’Etat. Vendredi matin, James Baker lui a rendu visite. «Où allons-nous, Bake?», lui a demandé l’ancien président. «Au ciel», lui a-t-il répondu. «Bien, c’est là que je veux aller».

Ses dernières paroles ont été pour son fils aîné George W. Bush au téléphone. «Je t’aime papa, on se verra au paradis», lui aurait-il dit, selon le récit de James Baker. «Je t’aime aussi», a répondu le père, avant de s’éteindre.

Guerre du Golfe

L’homme d’Etat était aussi connu pour son humour et, dans ses dernières années, ses chaussettes fantaisie. Ce goût le suivra jusqu’à la fin: son porte-parole a révélé qu’il porterait des chaussettes marquées de dessins d’avions de chasse et d’un insigne, en hommage à son passé de pilote.

George H. W. Bush avait essuyé un grand échec dans sa vie de président en perdant sa réélection face au démocrate Bill Clinton, en 1992. Mais ses amis insistent depuis son décès sur son bilan en matière de politique étrangère.

En quatre ans de mandat (janvier 1989-janvier 1993), le président Bush a vécu la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique. Il a aussi négocié l’Accord de libre-échange nord-américain et deux traités de réduction des armes nucléaires.

Il a en outre repoussé les forces irakiennes de Saddam Hussein du Koweït en 1990, tout en refusant d’aller jusqu’à Bagdad pour renverser le dictateur. Cette guerre reste dans la mémoire des Américains comme la dernière gagnée par les Etats-Unis.

(nxp/afp)