«Gilets jaunes» en France: Sur les réseaux sociaux, l’«Acte 4» s’organise déjà

 

Alors qu’Emmanuel Macron a convoqué une réunion d’urgence dimanche et qu’Edouard Philippe recevait les représentants des partis lundi, une nouvelle journée de protestation s’organise. Plusieurs appels à manifester samedi 8 décembre sur les Champs-Elysées ont déjà fait leur apparition sur Facebook, note «L’Obs». Lundi à la mi-journée, 90’000 internautes avaient déjà fait part de leur intérêt pour l’«Acte 4/Tous à l’Élysée». En fin d’après-midi, l’«événement» n’était en revanche plus accessible sur le réseau social.

Une page appelant à se réunir pour un «Acte 4» à la Bastille propose de marcher de la célèbre place jusqu’à l’Arc de Triomphe. A l’heure où nous écrivons, 99’000 personnes se sont dites intéressées par ce rendez-vous, et 14’000 ont annoncé leur participation. L’événement «Acte 4, on maintient le cap» remporte, lui aussi un certain succès. D’autres pages moins suivies appellent à des rassemblements similaires, samedi à Paris, et compte quelques milliers de participants potentiels.

Difficile de déterminer l’impact que peuvent avoir ces appels lancés sur Facebook, le principal outil de communication des «gilets jaunes». A titre de comparaison, l’événement qui appelait à se réunir le 1er décembre à Paris comptait 132’000 personnes intéressés et 34’000 participants. Le Huffington Post relève par ailleurs que pour l’heure, les deux porte-parole du mouvement, Priscilla Ludosky et Eric Drouet, n’ont pas appelé à manifester le 8 décembre.

Les éventuelles annonces faites par le gouvernement dans le courant de la semaine pourraient s’avérer décisives quant à la suite du mouvement. La plupart des appels à manifester précisent d’ailleurs que les rassemblements n’auront lieu que «si les choses ne bougent pas». Dimanche cependant, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a de nouveau balayé tout «changement de cap».

Course contre la montre

Le gouvernement français s’est lancé dans une course contre la montre pour trouver une issue à cette crise. Le Premier ministre Édouard Philippe a commencé à recevoir lundi à tour de bras: la maire de Paris Anne Hidalgo, les patrons des principaux partis politiques français, avant de rencontrer mardi des représentants des «gilets jaunes». Le président Macron n’a pas pris la parole publiquement depuis son retour d’Argentine dimanche, se murant dans le silence, et envoyant son Premier ministre en première ligne, pour tenter de dénouer la plus grave crise pour son exécutif depuis son élection en 2017.

Parmi les mesures qui pourraient être prises pour tenter d’amadouer les protestataires: une baisse des impôts. «Il faut accélérer la baisse des impôts. Mais pour cela il faut accélérer la baisse de la dépense publique. Et nous sommes décidés à nous engager dans cette voie», a déclaré lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

(joc/afp)