Bosnie: Sarajevo accueillera sa première Gay Pride

 

Sarajevo accueillera en septembre sa première Gay Pride, ont annoncé lundi ses organisateurs, estimant que le climat dans la capitale bosnienne s’était améliorée depuis que des participants à un festival queer avait été agressés en 2008 et en 2014 par des islamistes radicaux et des hooligans.

«La Bosnie aura enfin sa Marche des fiertés qui sera organisée le 8 septembre à Sarajevo», a déclaré en conférence de presse Branko Culibrk, un des organisateurs. «Cette marche sera une manifestation contre les inégalités et contre la violation des droits des personnes LGBTIQ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, intersexes et queer)», a-t-il poursuivi.

Agressions en 2008 et 2014

La législation bosnienne interdit d’une manière générale toute sorte de discrimination, mais elle ne reconnaît pas les unions homosexuelles.

Les autorités de ce pays qui souhaite adhérer à l’Union européenne ont fait des promesses quant à la reconnaissance des droits des couples homosexuels, mais ce processus traîne. L’électorat des principaux partis politiques est largement conservateur.

En 2008, une dizaine de personnes, dont des journalistes, avaient été blessées par des islamistes radicaux et des hooligans venus s’opposer à la tenue d’un festival queer à Sarajevo.

Plus de 80% des quelque 340’000 habitants de Sarajevo sont musulmans. Les Bosniaques (musulmans) représentent 50% des 3,5 millions d’habitants de la Bosnie. Près d’un tiers (31%) de la population est constitué de Serbes (orthodoxes) et 15% de Croates (catholiques).

Des hooligans s’étaient attaqués en 2014 à des participants d’un festival du film queer, blessant trois personnes dans un cinéma. Ce festival s’est depuis déroulé sans incident.

«Des Marches des fiertés ont lieu partout dans la région, et cette année elles auront lieu pour la première fois en Macédoine et en Bosnie», les deux seuls pays qui n’en avaient pas encore organisée, a expliqué Dajana Bakic, une organisatrice de la Marche de Sarajevo.

«Le climat a généralement changé et nous nous attendons à ce qu’un grand nombre de citoyens viennent manifester leur solidarité avec nous», a-t-elle ajouté.

Selon sa collègue, Lejla Huremovic, les personnes de la communauté LGBTIQ locale «font l’objet de discriminations et de violences quotidiennes, en famille, à l’école, au travail, à la faculté, dans la rue,…».

(nxp/afp)