Salvini à la maire: «Rome n’a jamais été aussi sale, bloquée, chaotique»

 

Matteo Salvini, ministre italien de l’Intérieur et patron de l’extrême droite de la péninsule, a violemment attaqué samedi le bilan de la maire de Rome, Virginia Raggi, issue du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), son allié gouvernemental.

Le ministre et la maire s’échangent régulièrement des piques depuis l’automne. Ils ont encore fait tourner la tête des journalistes italiens samedi en rivalisant de petites phrases en marge de la course automobile de Formule E dans les rues de la capitale.

Mais dans la soirée, M. Salvini a conclu la journée d’un bref communiqué assassin: «Rome n’a jamais été aussi sale, aussi bloquée, aussi négligée, chaotique et désorganisée. La faute à Salvini ou à une maire M5S (pour laquelle j’avais même appelé à voter) qui n’a rien fait de toutes ces années? Je laisse les Romains juges, moi je travaille pour donner un avenir meilleur à cette ville splendide».

Réputée ingouvernable

L’attaque confirme une nouvelle fois les tensions au sein de la coalition Ligue-M5S, qui se présentent en rivaux aux élections européennes de mai alors que le ralentissement économique réduit fortement leur marge de manoeuvre au pouvoir.

Elle semble aussi confirmer les appétits de la Ligue de M. Salvini, ancien parti sécessionniste du Nord, pour la capitale. Rome et la Ligue s’étaient jusqu’à présent ignorées, mais compte tenu de l’échec récurrent de tous les autres dans la capitale, cela pourrait changer.

Choisie par les militants M5S à partir de deux vidéos sur internet, Mme Raggi a été élue en 2016 avec 67% des voix, dans un mouvement de rejet des administrations précédentes, de droite comme de gauche, qui n’avaient pas su gérer une ville surendettée et réputée ingouvernable.

Délabrement

Mais ses difficultés pour se constituer une équipe et pour proposer des solutions concrètes aux nombreux problèmes de la Ville éternelle ont fait plonger sa popularité. Romains et touristes se plaignent régulièrement des ordures qui jonchent les rues de nombreux quartiers, des innombrables trous dans les chaussées, du fréquent état d’abandon des espaces verts ou encore du délabrement des transports publics.

Ainsi, en octobre, un accident d’escalier mécanique avait fait une vingtaine de blessés parmi des supporters de foot russes. Cinq mois plus tard, la station de métro concernée n’a toujours pas rouvert et deux stations voisines, en plein centre touristique, ont aussi fermé pour des travaux de maintenance des escaliers roulants.

(nxp/ats)