Tambacounda : la police disperse la marche des populations du quartier Plateau qui ne réclament que de l’eau.

 

Les populations du quartier plateau dans la commune de Tambacounda vont devoir prendre leur mal en patience. Leur marche pour réclamer de l’eau en manque notoire dans leur fief a été interdite par la police sous prétexte qu’elle n’est pas autorisée. Et pourtant, les responsables disent avoir déposé une demande depuis mercredi dernier. C’est effarant, rugissent-ils.

Marcher pour réclamer de l’eau en manque dans leur quartier, voilà tout bonnement, ce que voulaient les populations du plateau. Seulement, les autorités ne les laisseront pas faire. La police est saisie et envoyée pour disperser les marcheurs. Des kilomètres avaient déjà été parcourus. Ils seront cernés aux alentours du rond point de la police avant d’être dispersés. “Nous sommes fatigués et déboussolés par la recherche effrénée de l’eau”, a fulminé, Aboubacry Sow, un des portes-voix des marcheurs. “Il faut, pour pour pouvoir trouver quelques litres d’eau, se lever à 4h du matin pour espérer en avoir”, se désole Awa Gueye, le foulard rouge bien attaché à la tête en signe de colère. Ne décolérant pas, l’indignée attaque la démarche des autorités. C’est inadmissible de commettre la police pour disperser notre marche qui n’est qu’une du reste qu’une marche pacifique. Dans un état de droit comment analyser cette attitude des autorités, s’interrogent les populations outrées. Cependant, promettent-elles, nous ne baisserons pas garde et continuerons de réclamer par tous les moyens de l’eau. Depuis plusieurs semaines maintenant, l’eau suinte à peine des robinets dans le quartier. Et partout où nous sommes allés, aucune explication claire ne nous a été servie. Cela ne peut plus perdurer. Dans un contexte d’extrême canicule accentué par le mois de ramadan, l’eau est vitale, rappelle, les marcheurs. Les autorités ne devaient même pas attendre qu’on batte le macadam pour trouver une solution à notre problème. Mais, réitère la bonne dame, très outrée, qu’à cela ne tienne, nous nous préparerons davantage et promettons de redescendre sur le terrain pour que nos préoccupations soient prises en compte.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /