Tambacounda: 110 millions investis chaque année par Asdi et ses partenaires allemands pour l’alphabétisation des femmes.

 

L’association sénégalaise pour le développement intégré, (Asdi) travaille pour l’épanouissement de la femme rurale. Chaque année, depuis trois ans maintenant, pour arriver à retenir les femmes dans les classes d’alphabétisation, ce sont quelques 110 millions de nos francs qui sont investis grâce au soutien de ses partenaires du gouvernement allemand à travers le KLB pour financer leurs activités génératrices de revenus. Dans la région, ce sont les départements de Tambacounda et de Koumpentoum qui sont ciblés par le projet.

110 millions c’est le montant annuel consenti par l’Asdi et ses partenaires allemands dans le cadre de son projet d’alphabétisation des femmes dans les départements de Tambacounda et Koumpentoum. Une manière pour le projet de mieux les fixer dans les salles de classes. Et cela a permis, explique, Bernard Seck, coordonnateur du projet, de toucher plusieurs milliers d’entre elles. Aujourd’hui, se réjouit, M ; Seck, 3852 femmes sont alphabétisées dans les 90 centres d’alphabétisation que comptent les deux départements cibles. Toutes, martèle-t-il, savent lire, écrire calculer, entre autres exercices dans les langues ciblées que sont le wolof, le sérère, le mandingue et le pular. Si nous avons réussi à atteindre ce nombre important, poursuit le coordonnateur du projet Asdi, c’est que les partenaires nous ont beaucoup accompagnés. Chaque année, c’est un montant important qu’ils nous allouent pour pouvoir accompagner les femmes. Ce qui nous permet de faire de l’alphabétisation fonctionnelle et non de masse qui consiste juste à apprendre aux femmes à lire et écrire. Au delà de cette activité, informe Seck, nous créons des opportunités d’emplois pour les femmes pour mieux les fixer dans les classes. Nous sommes conscients que s’il ne s’agissait que de les apprendre à lire et écrire, beaucoup d’entre elles préféreraient aller s’occuper à des activités qui pourraient les rapporter des devises. C’est ce que nous avons compris avec les partenaires qui ont accepté de financer tous les 90 centres. Chaque centre a reçu au minimum 1 million jusqu’à concours de 1,5 million dans 40 centres. Et cela, sans aucun intérêt fixé, précise-t-il. Avec l’argent reçu, les femmes choisissent leurs activités et travaillent pendant 8 huit mois avec l’argent pour ensuite rembourser. Ce qui a fait que toutes les femmes ont adhéré au projet et suivent toutes, les formations dispensées dans les centres. Et cela a aussi impacté positivement la vie des populations de ces contrées. Aujourd’hui grâce aux différentes formations reçues, toutes les femmes, même celles non encore initiées, font régulièrement les visites pré et postnatales, au grand bonheur du pôle mère-enfant, note Bernard Seck. Beaucoup d’entre elles savent lire et compter mais aussi manipuler les portables et autres appareils électroniques, ce qui était quasi chimérique auparavant dans ces contrées. Certaines sont aujourd’hui conseillères municipales, d’autres même adjointes aux maires, entre autres fonctions occupées. Et tout cela, elles le doivent à la formation, à l’alphabétisation fonctionnelle, s’enorgueillit, Bernard Seck.

Plaidoyer pour la reconduction du projet.

Seulement fait noter le coordonnateur, le projet qui doit durer trois ans, tire vers sa fin. Quelques mois restent encore pour que le projet termine dans les deux départements. Le maire de Ndam, une commune dans le Koumpentoum qui a pris à l’assemblée générale des femmes et des moniteurs et monitrices, a élevé la voix et exhorté les partenaires à tout faire pour que le projet ne disparaisse pas. Beaucoup de bienfaits et beaucoup d’avancées ont été apportés par le projet dans nos localités, laissé entendre l’édile de Ndam. Grâce à vous et au projet, signifie Abou Diallo, nos femmes suivent régulièrement les visites médicales quand elles sont en enceintes. Grace à vous encore, ajoutera le maire, nos femmes savent lire, écrire, compter et calculer. Nous prions vivement pour la pérennisation du projet, martèle le maire de Ndam pour que d’autres femmes puissent encore être enrôlées. Mr Lothar, terminera à l’endroit du représentant des partenaires allemands, je profite pour vous féliciter et vous transmettre les encouragements de toutes les populations d’avoir grandement contribué à repousser les barrières de l’analphabétisme et de l’ignorance dans nos terroirs. Seulement, réitère le maire, notre volonté est de voir le projet renouvelé car Asdi est un projet sur lequel on peut compter pour aller vers l’émergence.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /