Prêtres pédophiles: Le Vatican attaqué par des victimes américaines.

 

Cinq Américains, victimes de prêtres pédophiles, ont porté plainte mardi contre le Vatican pour l’obliger à divulguer les noms et les dossiers de tous les membres du clergé soupçonnés d’abus sexuels conservés dans ses archives. Ils réclament que le Vatican «fasse le nettoyage», selon leur avocat.

Six diocèses de Californie, dont celui de Los Angeles, ont annoncé mardi la création d’un «programme de compensation» destiné aux mineurs qui ont été victimes d’abus sexuels de la part de membres du clergé, mais uniquement comme alternative aux procédures en justice. Ces cinq hommes «ont souffert à cause de la politique et de la pratique du Saint-Siège qui consiste à ne pas saisir les autorités en cas de soupçons d’agression sur un enfant et à imposer le secret à ses agents», selon la plainte déposée devant un tribunal fédéral du Minnesota.

Trois d’entre eux, alors adolescents, ont été agressés à plusieurs reprises par un prêtre, arrêté en 2012 à la suite de l’intervention de leur mère. L’homme a été condamné à cinq ans de prison. Un archevêque, soupçonné de l’avoir couvert, a été poussé à la démission en 2015.

Aujourd’hui, «ils ne veulent pas d’argent, mais réclament que le Vatican fasse le nettoyage» et «révèle ses secrets», a assuré leur avocat, déjà l’origine de quatre plaintes contre le Vatican.

«Pas au-dessus de nous»

Deux autres plaignants ont retiré leur plainte pour s’associer à celle des trois frères. L’un d’eux, âgé de 51 ans, a assuré avoir été agressé dans les années 1970 par un prêtre ayant fait l’objet de signalements tenus secrets par l’Eglise. «Je poursuis le pape et le Vatican parce que cela doit s’arrêter. Ils ne sont pas au-dessus de nous», a-t-il déclaré.

Le dernier, âgé de 53 ans, s’est présenté comme l’une des trente victimes d’un curé mexicain qui, selon lui, a été autorisé par sa hiérarchie à rentrer dans son pays dès les premières dénonciations. Aujourd’hui, «il est peut-être encore en exercice, dangereux», a-t-il craint.

Aux Etats-Unis comme ailleurs, l’Eglise catholique traverse une profonde crise de confiance en raison des révélations d’agressions sexuelles, notamment sur des mineurs, commis depuis des décennies par des prêtres, longtemps couverts par leur hiérarchie.

(nxp/ats)