Tambacounda: présentation des condoléances des membres de l’AIS chez Binta Camara, après le temporel, place au spirituel.

 

Serigne Cheikh Mbacké Awa Bâ, président de l’association islamique pour servir le soufisme, (Ais), accompagné d’une forte délégation est venue après les envoyés de Macky Sall, présenter ses condoléances des membres de l’association à la famille de Binta Camara. Le religieux qui a dit déplorer les circonstances de la mort de cette jeune fille a martelé que c’est une honte pour un pays qui se dit musulman à plus de 95% d’y noter de tels crimes.

« Binta était une fée ». C’est le propos du président de l’association islamique pour servir le soufisme qui compte en son sein un membre de chaque famille religieuse dans le pays. Pour Serigne Cheikh Mbacké, cette mort de Binta est une honte pour le Sénégal. Ça a ému plus d’un. Ce qui a fait que l’affaire avait cessé d’être celle de Tamba ou de sa famille. Elle était devenue une affaire de tous. Le monde entier en a parlé. Binta était vraiment une fée, une véritable fille de dieu, a-t-il noté, en atteste les témoignages faits à son endroit, dira-t-il. Cependant, il a soutenu que son association déplore avec la dernière énergie la mort de Binta. C’est une honte pour un pays qui se dit composé de plus de 95% de musulmans. D’où son appel à revisiter et à éduquer les populations selon les prescriptions de l’islam qui est une religion de paix et de tolérance. Il ne saurait être cautionné de tels actes, barbares et sauvages, martèlera-t-il. A sa famille, poursuit le religieux, il rappelle, qu’en dieu, nous venons, par sa grâce nous vivons et en lui, nous repartons. Nous prions pour la mémoire de Binta et qu’allah vous donne la force d’endurer la chose, lâche-t-il, le cœur gros.

Il faut revoir le problème de la sécurité.

Le religieux n’a pas occulté le problème de la sécurité dans le pays. Pour serigne Cheikh Mbacké, il n’y a pas de sécurité dans le pays. Et les nombreux cas de viols, de meurtres, d’agressions et autres barbaries notés, en attestent pour beaucoup. Pour le président de l’Ais, la première sécurité repose dans l’application des lois dans toutes leurs rigueurs sans aucune complaisance. Que les personnes fautives soient sanctionnées à la mesure de leurs fautes, exhortera le guide religieux. L’excès de « Masla » tue la sécurité et compromet notre cohabitation, ajoute-t-il. Seulement aussi, il faut aussi que les autorités fassent le minimum pour les populations en électrifiant les quartiers et certaines rues et ruelles réputées dangereuses dans certaines villes. Il y a urgence de revoir les choses et de repenser la roue », conseille, le marabout.

« On ne peut pas être plus miséricordieux que dieu ».

Il faut que la peine de mort soit réhabilitée et appliquée au Sénégal, pense le marabout. Dieu qui est le créateur de l’univers l’a recommandée et connait mieux que quiconque les raisons. S’il l’a indiquée, c’est parce que c’est la solution. Pourquoi nous autres humains voulons nous la bannir, se demande-t-il. Si les gens avaient claire conscience que s’ils tuent une personne, c’est la même chose qu’ils subiront, ils changeraient d’attitude, pense, le président de l’Ais, rappelant que « On ne peut pas être plus miséricordieux que dieu, lui qui est tout miséricorde ».

Sur le dialogue national, il a soutenu que ça ne doit pas être seulement l’apanage des hommes politiques. Tout le monde devait y être convié. Que ce soit les politiques, les religieux, tout le monde devait y être convié. Chacun y a sa place. Et ce serait la meilleure occasion de discuter de la question sécuritaire qui demeure aujourd’hui un vrai problème dans le pays.

Il faut seulement signaler que le marabout était accompagné de serigne Mame Balla Mbacké, dignitaire mouride à Tamba, de l’imam ratib de la ville, de Sidy Assane Niass de Léona et de Babacar Cissé de Djamal, secrétaire général de l’association. Ils ont remis une importante enveloppe financière à la famille.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /