Français de l’EI condamnés à mort en Irak: Paris dans l’embarras

 

Ils sont maintenant 11 Français condamnés à mort en Irak pour « appartenance au groupe État islamique ». Ils avaient été transférés en janvier de Syrie où ils avaient été capturés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) et ont maintenant 30 jours pour faire appel. Ces condamnations à la peine capitale dérangent en France, mais la justice irakienne persiste et signe.

C’est le premier groupe de Français condamnés à mort à Bagdad, mais ils ne sont potentiellement pas les derniers. Environ 450 ressortissants français seraient encore détenus par les forces kurdes syriennes.

Face à l’hostilité de l’opinion publique, Paris a désigné la justice irakienne comme la meilleure alternative. Mais si la France refuse de rapatrier ses ressortissants accusés de terrorisme, il lui est devenu extrêmement difficile de justifier de déléguer leur jugement à un pays qui applique la peine de mort.

Voilà deux ans que les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent des procès expéditifs où les avocats commis d’office sont eux-mêmes convaincus de la culpabilité de leur client, et où des aveux sont bien souvent signés sous la torture.

Au-delà du devoir de la France envers ses propres ressortissants, ces condamnations soulèvent des questions plus profondes : quelles responsabilités ont les pays européens dans la gestion de l’après-Daech ? Quid du besoin de justice pour les victimes de l’organisation État islamique ? Comment éviter que l’histoire se répète sans un réel travail de mémoire et de réflexion par le biais de tribunaux ad hoc ?

rfi