Le père fondateur d’Airbus s’est éteint

 

«Roger Béteille est décédé le vendredi 14 juin», trois jours avant l’ouverture du Salon du Bourget, lundi dernier, a déclaré à l’AFP un porte-parole d’Airbus. Le salon, qui se termine dimanche, célèbre cette année le cinquantenaire du constructeur européen, né des efforts communs de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, rejoints plus tard par l’Espagne, de se doter d’un concurrent commercialement viable face à l’américain Boeing.

Le premier A300B avait été lancé le 29 mai 1969 au salon du Bourget grâce à l’impulsion des «pères fondateurs» d’Airbus, parmi lesquels Henri Ziegler, qui fut par la suite le premier directeur général d’Airbus industrie en 1970, et Roger Béteille, qui fut à son tour directeur général de 1975 à 1985.

Compétitivité

En 1967, au début du programme Airbus, Roger Béteille était directeur technique chez Sud-Aviation (l’ancêtre d’Aérospatiale) et coordonnateur pour les programmes d’avion en coopération. «Pour être compétitifs, il a fallu spécialiser les industriels. Les Allemands ont pris le fuselage et les empennages, les Britanniques les ailes, et les Français les fuselages centraux et les postes de pilotage», avait déclaré Roger Béteille en 1999 à l’AFP.

L’expérience du Concorde «a servi à montrer exactement ce qu’il ne fallait pas faire. C’était une très belle machine, réussie sur le plan technique, mais une très mauvaise organisation où tout était dupliqué entre les Britanniques et les Français. Il y avait deux directions, deux chaînes de montage, c’était trop cher», avait-il expliqué.

«J’ai réussi à monter un système dans lequel chaque partenaire s’occupe de ses oignons, mais accepte que les autres aient leur mot à dire», avait expliqué M. Béteille pour lequel «le seul danger pouvant menacer Airbus serait si les partenaires se chamaillaient d’une manière qui entraînerait une baisse d’efficacité. Ce serait catastrophique».

«Meilleur constructeur d’avions du monde»

A Toulouse, l’usine d’assemblage du long courrier Airbus A350 a été baptisée en 2012 du nom de Roger Béteille.

En pleine forme à 91 ans, lors de la cérémonie d’inauguration, en présence du Premier ministre de l’époque Jean-Marc Ayrault, M. Béteille avait salué «le travail fait, main dans la main, dans la paix, pour établir en Europe le plus important et le meilleur constructeur d’avions de transport dans le monde».

En tant qu’ingénieur, Roger fut aussi co-pilote sur le premier vol de la Caravelle en 1955.

(nxp/afp)