Greta Thunberg en France: La «prophétesse en culottes courtes» boudée?

 

Après avoir reçu dimanche 21 juillet le Prix Liberté 2019 à Caen, en présence de vétérans du Débarquement de Normandie de 1944, Greta Thunberg sera mardi à l’Assemblée nationale. La Suédoise de 16 ans, égérie de la lutte climatique, a été invitée par les 162 députés membres du collectif transpartisan pour le climat «Accélérons», pour une réunion ouverte aux autres parlementaires. Elle assistera aussi à la séance des questions au gouvernement, depuis la tribune d’honneur.

«Prix Nobel de la peur»

Mais la jeune femme n’est pas la bienvenue aux yeux de certains députés. «@GretaThunberg a été invitée à l’Assemblée nationale pour la séance. Je respecte la liberté de penser… mais ne comptez pas sur moi pour applaudir une prophétesse en culottes courtes, «Prix Nobel de la peur». La planète, oui. Le greenbusiness, non», a tweeté dimanche Julien Aubert, candidat à la présidence des Républicains.

Samedi, Guillaume Larrivé, également dans la course à la présidence de LR, avait appelé ses collègues «à boycotter @GretaThunberg à l’Assemblée nationale». «Pour lutter intelligemment contre le réchauffement climatique, nous n’avons pas besoin de gourous apocalyptiques, mais de progrès scientifique & de courage politique», avait-il lancé sur le réseau social. Auparavant, Valérie Boyer (LR) avait parlé de Greta Thunberg comme d’une «jeune activiste totalement sous emprise».

Et Sébastien Chenu (RN) avait demandé : «si je dis que je ne veux pas aller me prosterner devant @GretaThunberg cette enfant de 16 ans invitée à l’Assemblée devant la représentation nationale, je sors (encore?) du politiquement correct?».

«Utiliser le Bien contre le Mal est bien trop simple»

Des élus de gauche ont pour leur part fait valoir ces derniers jours qu’il était «incompréhensible» que la majorité vante les mérites de la jeune adolescente et vote mardi, au moment même de sa venue, le projet de loi de ratification du traité Ceta de libre-échange entre l’UE et le Canada, nocif selon eux pour l’environnement.

Une députée LREM, Bénédicte Peyrol, a pris ses distances dimanche à l’égard de la visite de la jeune Suédoise. «Pourrait-on mettre autant à l’honneur les scientifiques, les personnes qui agissent depuis des années pour la planète. Utiliser le manichéisme du Bien contre le Mal est bien trop simple pour agir dans un monde complexe», a-t-elle tweeté.

(20 minutes/afp)