Fusillade à El Paso: Des parents donnent leur vie pour sauver leur bébé

 

Le président américain Donald Trump va se rendre mercredi dans la ville texane d’El Paso, endeuillée en fin de semaine passée par une violente fusillade ayant fait 22 morts, a annoncé lundi son maire, Dee Margo. Un ressortissant allemand figure parmi les victimes. Outre l’Allemand, les victimes du tireur de 21 ans sont «treize citoyens américains, une personne de nationalité indéterminée, sept ressortissants mexicains», a indiqué le chef de la police d’El Paso.

Parmi les personnes tuées, une femme de 25 ans, Jordan Anchondo, est morte en protégeant son bébé de 2 mois, selon sa soeur. La jeune femme faisait ses courses au Walmart avec son fils dans les bras, lorsque le tueur a ouvert le feu. «Les médecins ont dit que ma soeur a probablement tenté de protéger le bébé, a expliqué Leta Jamrowski à l’agence AP. L’homme lui a tiré dessus et elle serait tombée sur son bébé pour ne pas qu’il soit abattu à son tour. Il est en vie parce qu’elle a donné la sienne.» Le fils de Jordan souffre toutefois de plusieurs fractures.

«Le bébé avait encore son sang sur lui»

«Le bébé avait encore son sang sur lui», a déclaré une membre de la famille Elizabeth Terry à CNN. «Comment des parents venus acheter des fournitures scolaires peuvent-ils mourir en protégeant leur bébé des balles?» Porté disparu pendant de longues heures, le mari de Jordan, Andre, 24 ans, a lui aussi été tué dans la fusillade, selon Mme Terry. «Il est mort en se mettant devant sa femme». Le couple venait de célébrer son premier anniversaire de mariage quelques jours plus tôt.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, évoquant «un acte de terrorisme contre les Mexicains», avait fait état quant à lui de huit victimes de son pays. «Le tireur d’El Paso a publié en ligne un manifeste consumé par la haine raciste», avait déclaré en matinée Donald Trump dans une allocution solennelle de la Maison-Blanche, où les drapeaux ont été mis en berne.

Intervention d’Obama

«Notre nation doit condamner d’une seule voix le racisme, le sectarisme et le suprémacisme blanc», avait-il ajouté, alors que neuf autres personnes avaient été abattues dans la nuit de samedi à dimanche dans l’Ohio.

Depuis l’enchaînement des deux drames, de nombreux élus de l’opposition démocrate ont renouvelé leurs critiques à l’égard de la violente rhétorique anti-immigrants du milliardaire républicain, accusé de contribuer à la montée de l’intolérance dans le pays.

«Nous devons fermement rejeter les discours prononcés par n’importe lequel de nos dirigeants, alimentant un climat de peur et de haine ou normalisant les sentiments racistes», a notamment écrit l’ancien président Barack Obama sur les réseaux sociaux, sans nommer directement son successeur.

Dans une ville où la population est à forte majorité hispanique, la tuerie est traitée comme un cas de «terrorisme intérieur». Son auteur a été inculpé et encourt la peine de mort. Avant de commettre son massacre, il avait mis en ligne un manifeste dans lequel il dénonçait une «invasion hispanique au Texas».

(cga/afp)