Omar Diouf, inspecteur du travail : « Sur le principe, l’employeur peut interdire la prière, mais… »

 

L’interdiction de prière sur le lieu du travail continue à faire débat. Inspecteur du travail, Omar Diouf a apporté des éclairages sur ce sujet. Selon lui, sur le principe, la relation du travail comporte certains éléments qui constituent le pilier du contrat à savoir la prestation du travail que le travailleur doit mettre à disposition, la rémunération que l’employeur doit payer en retour.

« Le travailleur ne peut quitter son poste pour effectuer une quelconque autre tâche sauf… »

Il y a, avance-t-il, un troisième pilier qui est extrêmement important qui est le lien de subordination juridique qu’il y a entre l’employeur et le travailleur. « Maintenant sur la base de ce lien de subordination juridique, d’autres prérogatives sont reconnues à l’employeur. C’est ce qu’on appelle le pouvoir de direction de l’employeur qui lui permet de retenir l’organisation technique du travail, de prescrire les règles à respecter en matière de santé mais également, il y a des règles de discipline », a déclaré Omar Diouf. Qui ajoute que ces dites règles font que l’employeur fixe les règles de travail dans certains niveaux. A l’en croire, le propriétaire peut aussi déterminer les lieux du travail, organiser le travail, définir la tâche que le travailleur doit effectuer. Sur ce, dit-il, le travailleur ne peut être absent à cet horaire-là sauf autorisation de l’employeur. « Il ne peut interrompre le travail qu’il a l’obligation d’accomplir. Il est tenu d’être à la disposition de son employeur. En somme, il ne peut quitter son poste pour effectuer une quelconque autre tâche sauf quand on est dans une situation de cas de force majeure », a-t-il souligné.

« Dans plusieurs entreprises, la pratique religieuse est organisée »

En outre, l’inspecteur du Travail d’indiquer qu’en dehors de ce principe, il faut interroger les pratiques que nous avons. Il s’explique : «  Dans plusieurs entreprises, on trouve que la pratique religieuse est organisée. Vous allez dans certaines entreprises, on aménage des lieux destinés aux cultes, à la prière. On s’organise même pour qu’il y ait des flux pour que les travailleurs puissent sacrifier à cette obligation. Dans d’autres sociétés, même si cela n’est pas organisé, il est toléré. Du coup, des travailleurs s’organisent pour se libérer pendant quelques minutes pour aller prier et revenir sans que cela ne pose un problème ». Omar Diouf de faire noter que dans tous les cas retenons que ce pouvoir réglementaire de l’employeur lui permet d’interdire au travailleur de quitter son poste pour aller prier.

Pour le cas de l’Institut européen des affaires (Iea), il soutient que c’est un établissement scolaire. Qu’on n’est pas dans le champ de la relation de travail. « Mais si cette décision prise à travers cette note de service concerne également le personnel travailleur, la même règle est valable », a signalé l’inspecteur du Travail.

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