“Le commissaire a récité ce qu’il a appris”, Par Dr Cheikh Tidiane Dieye

 

Tout comme la corruption, la forfaiture et la voie de fait sont aussi mimétiques. Si elles sont aussi banalisées et répandues à tous les échelons intermédiaires et inférieurs de l’administration, c’est parce qu’elles sont partout présentes au sommet de l’État et qu’elles sont impunies. Elles sont même encouragées et valorisées.

Si les lois sont piétinées et violées par ceux qui sont au sommet, si la justice est détournée de sa vocation pour ne devenir qu’un simple instrument de vengeance entre les mains d’un groupe, alors que personne ne s’étonne que l’autorité de l’État se soit affaissée à ce point. Chaque détenteur d’une parcelle d’autorité en use et abuse pour lui-même et pour ses proches.

Le mal qu’ils ont causé à ce pays, c’est d’avoir accéléré sa déchéance morale au moment où l’on s’attendait à ce qu’ils arrêtent la chute vers les abîmes. La faillite morale de la société résulte de la décadence morale de son gouvernement.

L’acte du Commissaire des Parcelles Assainies est condamnable et doit être sanctionné avec sévérité et scelerite. Mais ne nous y trompons pas. Il y en aura d’autres. Il y a en déjà eu beaucoup trop. Les agents font ce que font leurs chefs. Car le poisson pourrit par la tête. Et nous n’avons jusqu’ici presque rien fait pour arrêter ces dérives.

Combien sont déjà sortis pour une manifestation contre telle ou telle pratique?

Quand un Président fait accuser, arrêter , juger et enfermer un adversaire politique insoumis;

Quand un Ministre de la justice peut faire arrêter n’importe quel citoyen sans aucun motif et l’emprisonner pour assouvir l’envie de vengeance de quelques-uns;

Alors un Commissaire de police peut bien rentrer dans un officine pour arrêter un pharmacien trop à cheval sur la réglementation sur la vente des médicaments.

On en est là, hélas. Quelques-uns se battrons pour que ça change. Beaucoup d’autres se contenteront d’une indignation ponctuelle, de quelques posts et commentaires avant de retourner à leurs habitudes quotidiennes.

Tout ceci va changer. A coup sûr. Nous devons cependant choisir si nous le ferons maintenant ou dans 50 ans.

senego