[CONTRIBUTION] : Que peut-on conclure sur la Grande Marche Citoyenne à Bakel

 

Un sentiment mitigé. D’abord cette image d’une population venue en masse acclamer et applaudir son président de la République. Ensuite celle d’une même population abandonnée à son destin et trahie successivement, régime après régime. Fallait-il simplement se dire que cette population mérite son sort. Pourquoi accepte-elle constamment d’être au cœur d’une manipulation archaïque et politique ? Refuse-t-elle le changement, ou se contente-t-elle réellement de ce que le destin fera d’elle ? . Mais n’est-ce pas réductionniste de vouloir limiter la population bakéloise à cette image statique et passive. S’il existe, comme partout au Sénégal, une frange de la population, qui, ne s’affaire qu’aux deals politiques, il n’en demeure pas moins qu’il existe aussi cette masse consciente. Laquelle, partout, est minoritaire, diabolisée, et soumise à différentes intoxications, mais souvent facteur de changement.

Face à ces paradoxes, il était soit question de pointer du doigt cette population du fait qu’elle soit « son propre enfer » en délaissant sa jeunesse, en vénérant ses bourreaux, soit de se lever et ne pas se résigner à cette situation pénible. Comment qualifier cette victoire écrasante de 74% de ceux qui nous ont ignorés pendant sept longues années ? Ou avons-nous trouvé cette force destructrice de faire encore confiance à ceux qui nous ont méprisés ? Justement c’est au moment où l’hélicoptère de sa majesté a atterri pour sucer ces cartes vendues à coup de billets verts, que nous devrions deviner que ce n’est pas pour aujourd’hui le dénouement de nos inquiétudes routières. Voilà que le délestage s’invite à mon texte au moment où j’écris ces mots.

Voilà de quoi commencer son indignation ! Face aux délestages répétés, à la distribution d’une désastreuse qualité de l’eau (tantôt rouge, tantôt à peine noire, de toute façon elle a ses humeurs aux sources inconnues mais aux conséquences inestimables et inquiétantes), à l’état catastrophique des routes. Oui, il nécessite des prières pour faire un voyage normal vers Bakel. La norme est d’y galérer. La situation du pont de Sinthiou Garba reste une honteuse illustration. Il suffit d’une pluie, d’une seule pluie pour patienter neuf longues heures s’il arrive que la nuit nous y accueille.

Aujourd’hui, la population s’est donné rendez-vous à la place de l’indépendance pour montrer son désarroi, sa colère, son indignation. Bakel va mal. Bakel n’est pas abandonnée, en fait, elle n’a jamais étè adoptée. les autorités se succèdent, les promessent s’empilent, mais les réalités sont les seules magies que les autorités ont léguées aux populations et qui restent inchangées.

Comme un seul homme, sous la pluie, la population est sortie manifester. Manifester pourquoi?

*Manifester pour l’achèvement des travaux de la route nationale 1 Tamba-Bakel (250km). Laquelle route en temps normal se parcoure en quatre heure, mais tend maintenant à retenir les passagesr jusqu’à neuf longues heures. Imaginez un malade sur cette route, imaginez, méme si elle ne saurait peintdre rééllemnt létendu des dégats. C’est cet état qui pousse les usagers à abandonner cette route pour s’agripper à celle de Ourossogui, qui malheureusement commence à abriter un thèatre scandaleux.

* Manifester pour l’achèvement des travaux de la route nationale 2 Ourossogui-Bakel (143 km). Laquelle route est celle qui montre les images qui n’honorent guère l’image de Bakel. L’imaage d’un malade jonglé sur les eaux d’un pont éclaté.

* Manifester pour la création d’un service technique équipé de la SENELEC à Bakel ( quand il y’a panne dans les réseaux, il faut attendre des heures pour que les techniciens de Tamba ou de kaolack (400km) nous viennent en secours.

* Manifester pour corriger le manque d’enseignants et de personnels de santé dans le département.

* Manifester pour la création “urgente” d’une brigade hydraulique équipée à Bakel pour gérer les urgences. Justement, l’urgence guette le département, car les populations de la commune de Ballou et d’autres localités baignent dans les eaux des inondations.

Et dire que l’énumération est loin d’etre exhaustive.

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