Royaume-Uni: Les étapes clés du Brexit depuis le vote de 2016

 

Du référendum du 23 juin 2016 au bras de fer engagé par le Premier ministre Boris Johnson avec les députés opposés à une sortie de l’Union européenne sans accord, voici les principales étapes du Brexit:

«Yes» au Brexit

Le 23 juin 2016, quelque 17,4 millions de Britanniques (51,9% des suffrages) votent en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Le lendemain, le Premier ministre conservateur David Cameron, à l’initiative du référendum mais partisan du maintien dans l’UE, démissionne.

Les eurosceptiques aux manettes

Le 13 juillet, Theresa May, eurosceptique qui a voté contre le Brexit, devient Première ministre.

Le 17 janvier 2017, dans le discours dit de Lancaster, elle s’engage sur la voie d’un «Brexit dur», affirmant que «le Royaume-Uni ne peut pas continuer à faire partie du Marché unique», incompatible avec la priorité de Londres: la maîtrise de l’immigration européenne.

Article 50

Le 29 mars 2017, Theresa May active l’article 50 du Traité de Lisbonne. Le processus de sortie de l’UE est officiellement enclenché et doit alors aboutir le 29 mars 2019.

Législatives anticipées

Désireuse d’asseoir son autorité avant d’entamer les négociations avec l’UE, Theresa May convoque des élections législatives anticipées. Elle y perd sa majorité absolue le 8 juin 2017 et doit s’allier avec le petit parti unioniste nord-irlandais DUP.

Accord avec Bruxelles

Le 13 novembre 2018, Downing Street annonce que les négociateurs britanniques et européens ont conclu un projet d’accord, qui sera approuvé le 25 novembre au cours d’un sommet extraordinaire européen à Bruxelles.

Il se compose d’un Traité de retrait, qui règle la question de la facture que devra payer Londres à l’UE et des droits des citoyens européens.

Il contient la clause – contestée par Londres – du «filet de sécurité» irlandais, ou «backstop», qui prévoit en dernier recours le maintien de tout le Royaume-Uni dans une union douanière pour éviter le retour à une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Il inclut également une Déclaration politique qui dessine les contours de la relation post-Brexit.

Série de revers au Parlement

Le 15 janvier 2019, les députés rejettent l’accord de Brexit par 432 voix contre 202. Le lendemain, le gouvernement survit de justesse à une motion de censure déposée par l’opposition travailliste. Il se lance dans de nouvelles discussions avec Bruxelles, qui refuse de renégocier l’accord.

Le 12 mars, les députés rejettent à nouveau l’accord de Brexit, par 391 voix contre 242. Dans les jours qui suivent, ils votent contre une sortie de l’UE sans accord puis en faveur d’un report du Brexit, qui est approuvé par les 27 autres membres de l’UE.

Le 27 mars, Theresa May promet de démissionner si son accord de Brexit est adopté. Le même jour, les députés votent contre huit scénarios alternatifs qu’ils ont eux-mêmes proposés, parmi lesquels une sortie sans accord ou une union douanière avec l’UE. Deux jours après, les députés rejettent pour la troisième fois, par 344 voix contre 286, le Traité de retrait.

Report jusqu’au 31 octobre

Dans la nuit du 10 au 11 avril, à l’issue d’un autre sommet extraordinaire de l’UE, les dirigeants européens accordent au Royaume-Uni un délai pour le Brexit jusqu’au 31 octobre.

La Première ministre britannique se voit contrainte d’organiser les élections européennes au Royaume-Uni le 23 mai.

Démission de Theresa May

Le 24 mai, Theresa May annonce qu’elle démissionnera de ses fonctions de cheffe du Parti conservateur, et donc de Première ministre, le 7 juin, après avoir proposé, sans succès, un ultime compromis aux députés britanniques.

Election de Boris Johnson

Le 23 juillet, Boris Johnson est désigné à une large majorité par les militants du Parti conservateur pour succéder à Theresa May, et tenter de réussir là où elle a échoué: mettre en oeuvre la sortie de l’UE.

Suspension du Parlement

Coup de théâtre le 28 août: Boris Johnson annonce que le Parlement sera suspendu durant la deuxième semaine de septembre et jusqu’au 14 octobre.

Les élus opposés à un «no deal» accusent le Premier ministre de vouloir les «bâillonner» et s’organisent pour tenter de légiférer dans l’urgence afin d’empêcher un départ sans filet de l’UE.

En réponse, Boris Johnson menace de convoquer des législatives anticipées pour le 14 octobre si son gouvernement essuie une défaite au Parlement.

(nxp/afp)