Égypte: Des étudiants sénégalais de al-Azhar occupent leur ambassade

 

Depuis un mois, des dizaines d’étudiants sénégalais inscrits à al-Azhar, la grande institution de l’islam sunnite, occupent leur ambassade. Les fonctionnaires ne rentrent plus dans les locaux. Et la ligue des étudiants veut faire entendre ses revendications.
Ils sont une dizaine d’étudiants sénégalais réunis dans un café du Caire, près de leur ambassade qu’ils occupent depuis le 5 août. Cheikhouna Awa Kebe, en master de sociologie, se fait l’écho de leurs principales revendications.
« Nous avons plusieurs revendications qui nous ont poussé à assiéger l’ambassade. Le problème des passeports : il n’y a pas de commission de renouvellement des passeports. La deuxième revendication, c’est la bourse pour certains étudiants y ayant droit, mais qui n’en bénéficient pas. »
Mais ce qui inquiète plus profondément les jeunes contestataires, c’est l’avenir des étudiants à al-Azhar, la prestigieuse institution de l’islam sunnite. Sur les 600 ressortissants sénégalais présents en Égypte, la très grande majorité étudie dans l’université religieuse.
Mais d’année en année le nombre de bourses diminue, comme le rappelle Mohamed el-Amine Lo, étudiant. « Nous manifestons notre mécontentement face au futur même de l’enseignement arabo-islamique au Sénégal puisqu’il y a des réformes qui sont faites au détriment de l’enseignement arabo-islamique. Parmi ces réformes la réduction du nombre de quota d’étudiant sénégalais que l’État avait l’habitude d’envoyer ici en Égypte. »
Pour Dakar, les réformes correspondent à une orientation stratégique. Aujourd’hui, les étudiants sénégalais ne sont plus envoyés dans certains pays arabes. Et on estime qu’ils peuvent se former à la lecture ou l’écriture en langue arabe au Sénégal.
Seuls des étudiants au cursus plus avancés devraient encore pouvoir bénéficier à l’avenir d’une bourse pour se rendre en Égypte. Les jeunes contestataires d’al-Azhar assurent eux qu’ils ne quitteront pas leur ambassade tant que leurs demandes ne seront pas satisfaites.
Je ne vois pas pourquoi on nous demanderait de payer des choses qui ne correspondent pas à ce qu’on a l’habitude de faire. A mon avis, ça ne motive pas d’aller occuper une ambassade.
 
Lassana Konaté
seneweb