Sécurité en mer : La géolocalisation mise à contribution

 

Le Conseil local de pêche artisanale de Yoff a reçu, le 10 octobre,  le ministre de tutelle, Aminata Mbengue Ndiaye, pour le lancement de la sensibilisation sur la sécurité en mer. A cet effet, elle a procédé à la remise de kits de géolocalisation en guise d’expérimentation.

Yoff village lebou, terre de pêche, a vibré au rythme du « Goumbé et du Ndawrabine » (danses traditionnelles de la communauté), avec de belles et synchronisées envolées des signares. Un cadre festif pour poser un jalon dans la lutte contre les disparitions en mer. « Mon gilet, ma sécurité », tel est le message inscrit sur les tee-shirts arborés par les pêcheurs de la commune de Yoff. Une telle initiative relève d’un constat, d’après Aminata Mbengue Ndiaye. « Les espaces maritimes sont devenus complexes. Des usagers sont confrontés à des menaces de tout genre, surtout en période de mauvais temps. Le premier semestre de l’année 2019 a été particulièrement douloureux, avec 61 pêcheurs morts ou portés disparus, 54 cas d’accidents et des dégâts matériels estimés à 55 millions de FCfa », a-t-elle déploré.
Pour réduire les cas de disparition en mer, le ministre de la Pêche estime que cette technologie est aujourd’hui indispensable. Elle est confortée dans ses propos par le président du quai de pêche de Yoff, Ibrahima Diène. Il opine que la géolocalisation et les alertes météorologiques constituent d’excellents acquis pour les pêcheurs, dans la mesure où elles « assurent la sécurité en pleine campagne et permettent l’exercice de l’activité en toute quiétude ». Il a émis le souhait de voir ses camarades en disposer le plus rapidement. Mais, pour le moment, c’est la phase d’expérimentation.

«  Insister sur le port du gilet »

« Pour renforcer la sécurité des pêcheurs, nous avons pensé à des pirogues en fibre de verre. De même qu’à la fabrication annuelle de 20.000 gilets de sauvetage subventionnés à 2.500 FCfa l’unité », a rappelé Aminata Mbengue Ndiaye. Raison de plus, selon elle, de respecter le port du gilet de sauvetage et les règles sécuritaires à bord des embarcations et les recommandations météorologiques.
Considérant le port du gilet comme une affaire individuelle, elle demande à « ces soutiens de famille » d’en faire une habitude.
La présidente des femmes du quai de pêche, Mathioro Ndir, est convaincue que c’est aux femmes de mener le combat dans les foyers. « La géolocalisation situe le pêcheur mais ne lui sauve pas la vie. Il revient aux mères de famille et épouses d’encourager enfants et maris à revêtir le gilet avant de sortir des maisons », dit-elle. Son collègue Baye Ngagne Diène, du regroupement des pêcheurs, est du même avis. « Nous devons participer à la sensibilisation car nous sommes les premiers concernés et les plus exposés. Le gilet nous protège en cas d’accident. J’invite mes camarades au port du gilet de sauvetage et d’en faire une priorité », a-t-il lancé.
Pour ce lancement de la campagne de sensibilisation, 60 gilets ont été offerts aux quatre pêcheurs qui ont secouru les rescapés lors du chavirement d’une pirogue entre Soumbédioune et les îles de la Madeleine, le 16 septembre dernier.

Demba DIENG/ lesoleil.sn /