UN ÉTUDIANT SÉNÉGALAIS RÉINVENTE LE BISSAP EN NORMANDIE

 

L’aventure de Mohamed Lamine Touré prend racine dans les traditions du Sénégal. Consommé déjà à l’époque des pharaons, le bissap « est la boisson de la Téranga, de l’accueil en wolof. Elle se partage », explique l’étudiant rouennais, qui lance à la mi-octobre une version modernisée de ce breuvage à base de fleur d’hibiscus baptisé Hibissap.

Passionné par l’agroalimentaire, après un cursus universitaire en économie dans son pays, il décroche une licence professionnelle Formulation et développement des produits alimentaires au lycée agricole d’Yvetot, puis un master 2 Administration et gestion des entreprises à l’IAE de Rouen. Soutenu par ses professeurs, Mohamed Lamine Touré a mené en parallèle, dans le cadre des projets d’innovations, la création de sa boisson « saine et naturelle ».

« Je suis reparti de zéro par rapport au bissap, avec la volonté d’en faire une boisson bien-être sans alcool. Alors, j’ai travaillé autour de produits frais de Normandie et de la fleur d’hibiscus cultivée par des agriculteurs sénégalais. » Le jeune homme inscrit sa démarche dans un cadre équitable, 1 centime par bouteille sera reversé aux producteurs sénégalais, en plus de l’achat des fleurs. « Pourquoi la fleur d’hibiscus ?, continue le nouvel entrepreneur. Car, elle a des effets contre le stress oxydatif, apporte des fibres et permet de réguler la pression artérielle. De plus, la composition ne comporte aucun sucre ajouté. Cela en fait un breuvage de tous les instants. C’est frais, doux, sans ingrédient de synthèse. On peut même l’utiliser pour des cocktails. »

DUBAÏ, ETATS-UNIS… A LA CONQUÊTE DU MARCHÉ L’INTERNATIONAL

Mohamed Lamine Touré a mis deux ans avant de pouvoir proposer les premières dégustations. « Je suis soutenu par la CCI et pour le moment j’utilise le laboratoire R&D du lycée agricole d’Yvetot. Bientôt, la boisson sera fabriquée et mise en bouteilles par Le Pressoir de Normandie à Grossoeuvre (27). Ensuite, on pourra la trouver dans les bars, les restaurants, les salles de sport et aussi dans les épiceries fines. »

La commercialisation débute. Hibissap va apparaître d’abord lors d’un évènement à l’Université de Rouen, puis dans les réseaux de distribution classique. « Mon objectif, à moyen terme, est de monter mes lignes de production. Une de préparation et d’embouteillage en France et une de préparation du nectar de la fleur au Sénégal. Je vise l’international. Je serai donc présent au salon Dubaï 2020 et aussi aux États-Unis, le premier pays consommateur de ce type de boisson. Je ne vais pas oublier les réseaux sociaux, les ambassadeurs dans le sport et le monde du showbiz. Tout cela sans laisser tomber la Normandie qui est une terre d’entrepreneurs », complète Mohamed Lamine Touré.

emedia.sn /