Haïti: La faim menace dans les prisons haïtiennes.

 

Plusieurs établissements pénitentiaires d’Haïti n’ont plus de quoi nourrir les détenus, alertent les organisations de défense des droits humains. Les difficultés d’approvisionnement sont causées par des barricades dressées sur les principaux axes depuis le début de la contestation contre le président.

«Il y a des prisons où il n’y a plus de nourriture: la prison civile de Jérémie, la prison civile de Mirebalais. Il y a des risques que des prisonniers meurent de faim», s’inquiète Marie Rosy Auguste Ducena du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) en citant l’exemple de deux établissements situés respectivement dans le sud-ouest et le centre d’Haïti.

Plusieurs membres de la communauté humanitaire ont confirmé l’urgence, à laquelle aucune réponse n’a encore été fournie par l’ONU et les ONG, se désolent-ils. «C’est une situation qui relèverait du mandat de la CICR, mais elle n’est plus présente à Haïti depuis deux ans», a regretté un employé du secteur.

Les plus surpeuplées au monde

Dans le contexte de crise politique qui perdure à Haïti depuis deux mois, la suspension quasi totale du transport empêche les proches des détenus d’apporter des provisions en prison, une pratique habituelle pour pallier les rations déjà ordinairement insuffisantes.

Les prisons haïtiennes sont les plus surpeuplées au monde avec un taux moyen d’occupation dépassant les 400%, ne laissant en moyenne que 0,7 mètre carré par détenu, quand les normes internationales recommandent un minimum de quatre mètres carrés par personne.

Des manifestations sont régulièrement organisées dans les principales villes d’Haïti depuis plusieurs mois pour exiger la démission du président Jovenel Moïse, un départ du pouvoir qu’une majorité de secteurs de la société haïtienne considère désormais comme la première étape à la sortie de crise.

(nxp/ats)