Kédougou/Khossanto : Qui protège SORED MINE ?

 

Le 09 Novembre  dernier la centaine de travailleurs de la société minière SORED MINE, installée à Khossanto, avait bloqué tous les accès à l’usine pour protester contre les dures conditions de travail. Pour calmer la situation, M. Cyprien Antoine Mballo, préfet de Saraya, s’était rendu sur place. Ainsi, il avait réussi à faire baisser la tension, en s’engageant à convoquer une réunion avec l’inspecteur régional du travail après le Maouloud et qui sera présidée par le sous-préfet de Sabodala dans les jours à venir pour clarifier toute la situation qui prévaut dans la société. C’est ainsi que les travailleurs avaient décidé de lever leur mot d’ordre de grève.
Comme promis par le préfet du département, le sous-prefet de Sabodala a convoqué le 21 Novembre 2019 une rencontre à laquelle a participé également l’inspecteur régional du  travail. Ainsi, le sous–préfet de Sabodala et l’inspecteur régional du travail, M. Mbengue se sont rendus sur le site minier pour vérifier de visu les conditions de travail des ouvriers. Lors de la rencontre l’inspecteur du travail a  expliqué les obligations et devoirs des travailleurs.  En prenant la parole,  ces derniers  ont dénoncé pour certains être restés 15 ans, 10 ans, 4 ans, 2 ans sans  contrat, ni couverture maladie. Chose grave pour le signaler, ces emplois ne sont pas déclarés à l’inspection régionale du travail. Les travailleurs ont aussi regretté l’absence de responsable de la société. En effet, la réunion s’est tenue sans aucun représentant de SORED MINE qui pourtant, a bien reçu une convocation de la Gendarmerie nationale.
Le frère du DG, M. Aziz Anne, refuserait tout dialogue, car semble-t-il, « protégé d’en haut et ne voulant rien faire pour améliorer leur situation… » Le maire de la commune de KHossanto, M. Mamady Cissokho, a dénoncé le refus de payer des journaliers, dont certains  font 30 jours de travail sans être recrutés, ce qui est contraire au droit du travail. L’édile de la commune a également dénoncé le comportement des agents de sécurité de SORED MINE qui menacent les autres gardiens locaux avec des armes et que l’entreprise  ne participe à aucune action de développement dans la commune.
En réponse, l’inspecteur dira qu’il n’était pas au courant de la mise à production de l’usine, ce qui justifierait le fait que les travailleurs  ne soient pas  déclarés. Il a cependant promis de sévir si le droit a été  bafoué.
Pour rappel, la société dirigée par Ousmane Anne,  DG de l’entreprise, est gérée sur place par son frère Aziz Anne qui imposerait des conditions de travail inhumaines à ses employés.
La SORED MINE qui emploie plus de 100 personnes, a obtenu en 2007 une autorisation d’exploration sans au préalable aucune étude d’impact environnemental. Après cette exploration, l’usine serait entrée en phase d’exploitation active de l’or depuis bientôt deux ans…

Dakaractu/