Agriculture: enjeux de l’agroécologie à Bakel

 

Pour l’autonomisation des systèmes productifs, le GRDR et son partenaire Action Aid, à travers le projet TAPSA GRDR (2018/2022) renforcent les capacités des acteurs des organisations paysannes sur les « FONDAMENTAUX DE L’AGROECOLOGIE ET LA FABRICATION DES BIOPESTICIDES ».

C’est ainsi que, pour la journée du mardi 12 Novembre 2019, le lieu de rendez-vous était le périmètre maraîcher de monsieur Bocar Malick Sy, sous sa double casquette de Chef du village de Gabou et de producteur vraiment impliqué dans l’agroforesterie.

Le « terrain » d’expérimentation dans le champ ciblé d’Issaga Sy comporte deux parcelles de cent (100) mètres carrés chacune, avec les mêmes cultures. Leur différence se trouve dans l’utilisation des engrais dans la première parcelle et du fumier seulement dans la deuxième.

Dans ce cadre enchanteur, avec un environnement de rêve, noyés dans la verdure durant toute une journée, dix producteurs ont suivi avec beaucoup d’attention l’expérimenté formateur monsieur Moussa Ndiaye sur le thème retenu.

A l’ombre d’un manguier, assis par terre, les producteurs ont d’abord écouté l’introduction de monsieur Moussa Ly du GRDR sur les enjeux de cette formation qui permettra de faire la différence entre la culture pratiquée autrefois par nos parents et celle d’aujourd’hui avec l’utilisation abusive des engrais qui tuent nos terres et diminuent nos rendements.

Ensuite monsieur Moussa Ndiaye a présenté le plan de la formation qui comprend deux parties :

-1. Une partie théorique : l’explication de l’Agroécologie

-2. Une partie pratique : sur le terrain avec le compostage et la préparation de biopesticides.

Les producteurs ont ensuite été invités à faire le tour des deux parcelles à comparer pour que chacun fasse des remarques sur l’état des cultures, du sol…

De retour sous « l’arbre à palabre », les producteurs se sont exprimés, étalant leur connaissance en matière d’agriculture. Puis monsieur Ndiaye a montré les éléments qui entrent dans la préparation des insecticides, des produits locaux, à la portée de tout le monde : du savon, du piment, du gingembre et de l’ail. Sous

le regard attentif des producteurs, le formateur les a tous associés dans ce travail.

Dans une partie du champ, la formation a continué. Pour le compost, concernant la première couche, l’on a superposé des tiges de maïs, de la paille, des déjections animales, de la cendre et des feuilles de « Nîmes » avant de bien arroser ce « cocktail ».

Un autre retour sous « l’arbre à palabre » a permis de théoriser les connaissances acquises sur le terrain afin de contrôler le degré de compréhension de chaque participant puis la préparation de biopesticides a suivi.

A chaque fois, le formateur a tenu à ce que les producteurs (vu leur nombre) rappellent un à un le système de préparation de ces biopesticides, bon marché car faits avec des éléments à portée de main, mais très efficaces pour la protection de nos cultures. Monsieur Ndiaye a beaucoup insisté sur le dosage dans la composition de ces produits et sur la durée de péremption.

A la fin de la journée, à 17 heures 30 minutes, les producteurs ont exprimé toute leur joie d’avoir eu une telle formation. Promesse a été faite et sera tenue de faire la démultiplication auprès de leurs pairs.

Monsieur Bocar Malick Sy, en sa qualité de producteur, a remercié le GRDR et son partenaire pour le choix porté sur sa modeste personne pour recevoir les autres producteurs et surtout leur montrer son expérience en matière d’agroécologie. Il a chanté les mérites de l’agriculture biologique. Comme exemple, il a parlé du marché hebdomadaire de Gabou : tant que les légumes venant de ses champs ne sont pas terminés, les autres ne vendent pas. La différence se trouve dans la présentation de ses produits mais surtout pour leur conservation et le bien qu’ils apportent sur le plan sanitaire.

Monsieur Moussa Ly du GRDR a félicité le Chef du village de Gabou, monsieur Bocar Malick Sy et tous les producteurs présents. Un suivi se fera pour l’application de cette formation bénéfique pour notre agriculture, notre santé et le rendement quantitatif et qualitatif pour les producteurs.

Idrissa Diarra / Bakelinfo.com /