Soldats tués au Mali: «Charlie Hebdo» défend son «esprit satirique»

 

Le chef d’état-major de l’armée de terre française avait exprimé vendredi sa «profonde indignation» après la publication par Charlie Hebdo, sur son site internet, de dessins parodiques, associant les décès récents de soldats français à une campagne de recrutement récemment lancée par l’armée française. L’un montrait notamment le président Emmanuel Macron debout devant un cercueil recouvert du drapeau bleu-blanc-rouge et surmonté d’un des slogans de la campagne de recrutement: «J’ai rejoint les rangs pour sortir du lot».

Avant l’hommage national rendu ce lundi à treize militaires tués dans un accident d’hélicoptères au Mali, le directeur de Charlie Hebdo, le dessinateur Riss, a écrit dans une lettre au chef d’état-major concerné que «notre journal se doit de rester fidèle à son esprit satirique, parfois provocateur». «Cependant, je tenais à vous dire que nous sommes conscients de l’importance du travail effectué par les soldats français pour lutter contre le terrorisme,» a souligné le patron de l’hebdomadaire, à la longue tradition antimilitariste.

Charlie Hebdo avait lui-même été touché par un attentat djihadiste, le 7 janvier 2015 qui avait décimé une partie de sa rédaction et de ses dessinateurs les plus renommés, parmi lesquels Wolinski et Cabu.

La France en deuil

Un hommage national aux treize militaires tués au Mali est prévu ce lundi à Paris par le président Emmanuel Macron, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Les soldats français sont morts dans la collision de deux hélicoptères lors d’une opération de combat contre des djihadistes , dans un contexte sécuritaire alarmant au Sahel.

L’armée française a subi avec cet accident une de ses plus grandes pertes depuis l’attentat à Beyrouth en 1983 contre l’immeuble Drakkar abritant le QG français d’une force de maintien de la paix de l’ONU, qui avait tué 58 parachutistes.

(nxp/afp)