1’723 élèves maitres incorporés dans le système éducatif: un effectif loin de couvrir les besoins en personnels

C’est une goutte d’eau dans une marée de besoins, serait-on tenté de dire en faisant une comparaison des besoins souvent exprimés par les autorités déconcentrées du ministère de l’Education (IA et IEF) et les sortants des Centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe). Ils sont 1723 élèves maitres (244 en Arabe et 1479 en Français) maitres sortants à recevoir leurs ordres de service pour rejoindre leur lieu de travail.

C’est en effet loin du compte pour couvrir le déficit d’enseignants devant assurer les cours aux 3.240.213 élèves répartis dans 14.920 écoles et établissements. Les efforts de l’Etat sont orientés plus vers la construction que le recrutement des enseignants qui se fait à compte-goutte, selon la soutenabilité des dépenses publiques. Autrement dit, le recrutement est assujetti aux enveloppes financières réservées à ce poste de dépense, non pas aux besoins exprimés par le ministère concerné.

A titre d’exemple, Vélingara reçoit 73 élèves-maitres, alors qu’un déficit de 90 enseignants, tous ordres confondus, a été noté.  En début d’année, la circonscription de Bambey affichait un déficit de 100 enseignants et va recevoir que 18 élèves-maitres.  Au niveau de l’inspection d’éducation et de formation de Nioro qui va accueillir 48 élèves-maitres, il a été signalé un manque de 93 enseignants en langue française et 25 en langue arabe.  Le département de Kaolack qui trainait un déficit de plus de 100 enseignants et en recevra 28  élèves maitres.

Considéré comme le premier intrant pédagogique, l’enseignant devient de plus en plus une matière rare, facteur bloquant pour l’atteinte des 1296 heures d’enseignements/apprentissages.  Un rapport du ministère de l’Education nationale en date de 2017 a relevé un besoin de 1.663 enseignants, indiquant des situations alarmantes dans les régions de Matam, Tambacounda et Kolda.

A titre indicatif, l’académie de Matam traine un déficit de 257 enseignants. Elle est suivie par Tambacounda avec un manque de 166 enseignants. Kolda vient en troisième position avec un déficit de 149 enseignants. Les récentes statistiques fournies par l’ancien ministre, Serigne Mbaye Thiam, font état d’un besoin de 4.800 enseignants de plus en 2018 et de 3.700 salles de classes pour la même année.  Ce qui entraîne immédiatement la fermeture de salles de classes et la création de classes multigrades ou double flux.

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