Vu du Luxembourg: L’attaque iranienne est «une réponse mesurée»

 

Après les représailles iraniennes contre les soldats américains en Irak, dans la nuit de mardi à mercredi, la crainte d’une nouvelle escalade et d’une éventuelle guerre ouverte grandit. Pas chez le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Pour Jean Asselborn, interviewé mercredi matin sur Deutschlandfunk, il a estimé que ni les États-Unis ni l’Iran n’étaient actuellement intéressés par un conflit militaire. Pour lui, l’attaque iranienne sur les bases militaires était une «réponse mesurée». Personne n’a été blessé, l’Iran a voulu montrer sa force. L’ayatollah Khamenei a d’ailleurs qualifié le bombardement de «gifle à la face des Américains».

Jean Asselborn s’est aussi montré optimiste sur la réaction des États-Unis, en faisant référence à la réponse de Nancy Pelosi. La présidente démocrate de la Chambre des représentants a tweeté après l’attaque iranienne que l’Amérique et le monde ne peuvent pas se permettre une guerre.

Selon le ministre luxembourgeois, la situation reste toutefois imprévisible, les États-Unis n’ayant pas vraiment de stratégie cohérente pour le Moyen-Orient. Et, d’après Asselborn, le même principe s’applique à l’Union européenne. Une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’UE est prévue vendredi. L’objectif principal est la désescalade.

Netanyahu met en garde

Jeudi pourtant, le son de cloche était bien différent du côté de Bruxelles. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié mercredi de «nouvel exemple d’escalade» les frappes iraniennes sur des bases en Irak utilisées par des troupes de la coalition, y compris des Européens. «Les dernières attaques à la roquette contre des bases aériennes en Irak utilisées par les forces américaines et de la coalition, dont des forces européennes, sont un autre exemple d’escalade et de confrontation accrue», a déploré M. Borrell lors d’une courte intervention devant la presse à Bruxelles. «Il n’est dans l’intérêt de personne d’aggraver encore la spirale de la violence», a mis en garde M. Borrell.

Présente à ses côtés avant de prendre l’avion pour Londres, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que «l’usage des armes doit cesser pour laisser place au dialogue». «La crise actuelle n’affecte pas que la région, mais nous tous», a-t-elle déclaré.

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu mercredi l’Iran qu’Israël répondrait de manière «retentissante» en cas d’attaque contre l’Etat hébreu. «Quiconque nous attaque recevra une riposte retentissante», a déclaré Benjamin Netanyahu, qui s’exprimait après les tirs nocturnes de missiles iraniens sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak.

(nxp/afp)