Seydou Guèye apprend à Guy Marius Sagna que le Palais est un domaine militaire, relativise le fort degré de corruption au Sénégal et parle de l’insécurité.

 

Guy Marius Sagna et ses amis qui étaient allés s’aggripper aux grilles du Palais peuvent bien jubiler d’avoir aujourd’hui la latitude de demander et d’espérer des libertés provisoires car, dans un autre pays, leur acte aurait pu provoquer de bien grands malheurs. C’est substantivement ce qu’a dit Seydou Guèye au Grand Jury de ce dimanche. Pour lui, certains membres de Ñoo Lank ignorent une chose fondamentale : “le Palais est un domaine militaire”.

Le ministre, conseiller en communication du Président de la République, de mettre en garde. “Dans un autre pays, cela aurait pu se terminer autrement. Il faut pas tomber dans les avatars de la démocratie. La démocratie c’est d’abord, en terme éthique, l’acceptation de règles qui l’organisent.” Il poursuit interpellé sur le refus opposé à Guy Marius Sagna, alors que ses camarades ont été provisoirement élargis de prison. “Ce n’est pas une injustice. Il faut respecter la justice de notre pays. Je ne suis pas de ceux qui exercent une suspicion sur la justice”.

Relativement aux braquages et autres actes de banditisme notés depuis quelques mois au Sénégal, Seydou Guèye reconnaîtra qu’il appartient à l’État de veiller sur la sécurité des populations. Pour lui, L’Etat en est conscient. “On ne doit pas avoir peur. La peur doit être du côté des malfaiteurs. L’Etat a pris toutes les dispositions. La sécurité a l’intérieur du pays et à nos frontières est prise en compte par l’État… Pour les pays qui sont dans l’épicentre de ces agresseurs terroristes, ils y consacrent un quart de leur budget. Pour ce qui est de notre pays, on en serait à 1000 milliards, alors qu’il y a des politiques sociales appréciées des populations.”

Par rapport à l’attaque contre le GARSI , Seydou Guèye se voudra prudent. “Cela peut-être un acte terroriste ou un acte de grand banditisme… Les forces de défense et de sécurité du Sénégal sont des hommes et des femmes bien formés.”

Invité à donner son point de vue sur le classement peu honorable du Sénégal l’installant dans le lot des pays les plus corrompus du monde, Seydou Guèye préférera tempérer les ardeurs des détracteurs. “Ce rapport ne mesure pas objectivement la corruption. Il mesure la perception que les personnes interrogées ont de la corruption. Entre 2011 et aujourd’hui, le Sénégal est passé de la 112 ème à la 66 ème place. La moyenne du Sénégal est de 45 sur 100… Du point de vue de la norme et du cadre réglementaire, nous avons fait d’énormes progrès. Le Sénégal adhère à l’ITIE. Avec l’ITIE, on publie tout. En matière de transparence, nous avons retravaillé le code minier. Beaucoup d’efforts ont été faits…”

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