Koumpentoum : marche des populations pour réclamer de l’eau, “Niani jogna contre la Soges” !

 

“Niani bagne Na”, c’est cri de coeur laissé entendu par les populations de Koumpentoum. Depuis plusieurs jours maintenant, elles ne voient plus la couleur de l’eau. Le liquide précieux ne coule plus des robinets. Et c’est la société de gestion des eaux (Soges) qui est pointée du doigt. Elles réclament la résiliation purement et simplement de son contrat pour incompétence et incapacité de satisfaire la demande sociale. Elles ont battu le macadam ce vendredi et menacent de passer à la vitesse supérieure, si rien n’est fait. En attendant, un mémorandum est remis au préfet pour avertissement.

N’attendons pas que la situation s’empire pour esquisser des pistes de solutions. A Koumpentoum, les habitants broient le noir. Par ces temps qui courent, la commune est quasi comparable au Sahara. Tellement que, y trouver une goutte d’eau est éreintant. L’eau ne coule plus des robinets depuis des jours. Beaucoup de quartiers sont sans le liquide précieux. Les rares contrées qui en bénéficient le voient entre 6h et 7h  dans la matinée. Passé ce délai, il faut attendre le lendemain à la même heure pour espérer recueillir encore quelques gouttelettes d’eau. Voici comment  ont décrit la situation, les populations déboussolées et dépassées par le phénomène. Elles sont fatiguées et ne savent plus où donner de la tête. Leur engagement et leur ferme volonté à affronter la canicule pour se faire entendre, en atteste pour beaucoup. Pendant plus dune heure, elles ont sillonné les rues et ruelles de la commune pour donner de la voix. Le maître mot durant toute la durée de la procession reste le départ de la Soges. Qu’elle, (la Soges ) s’en aille car incapable de fournir de l’eau aux populations, a rugit, Issaga Sy qui a lu le mémorandum devant l’autorité. Cette société, poursuit le porte-parole des indignés, a montré toutes ses limites et son incapacité d’assurer une distribution correcte et continue de l’eau. Il est temps que son contrat soit rompu et quelle s’en aille, a fulminé, Sy. “Dafa dooy”, a entonné en coeur, le groupe, ragaillardi par la présence nombreuse des religieux. Modou Mbaye au nom des imams, dira être en phase avec les populations. Aujourd’hui, c’est toutes les populations unies qui marchent pour réclamer de l’eau, précise le religieux. L’eau est vital et personne ni rien ne peut s’en passer. Voilà pourquoi, nous nous sommes joints à la marche, clarifie-t-il. Yaye Ndiaye Diakhaté s’est elle aussi plainte de la situation. Au nom des femmes, principales affectées par le manque d’eau, elle a décoché des flèches à l’endroit de la Soges. Il faut rompre leur contrat car cette société est incompétente. Même du temps où la gestion était confiée à l’Asufor, il ny avait jamais une situation pareille, n’est-elle offusquée. Nous sommes fatigués et appelons à une aide d’urgence, implore la dame, un foulard rouge bien vissé à la tête.

Le préfet, après avoir reçu le mémorandum, a promis de le transmettre à qui de droit et que, sous peu, le problème va être réglé.

En attendant, Niani Bagne Na et donne un délai de 3 semaines pour remettre encore ça. Seulement, avec beaucoup plus de tonus.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /