Coronavirus «Des jeunes qui ont fêté sont en soins intensifs»

 

«Le coronavirus ne touche que les personnes âgées». Pourtant erronée, cette croyance demeure largement partagée par une partie de la population qui se croit immunisée contre les complications graves. Si les séniors et les personnes qui souffrent de pathologies annexes sont en effet les plus vulnérables, les jeunes peuvent également voir leur état empirer après une infection. C’est en tout cas le message du Dr. Marc Van Ranst, virologue belge, qui illustre son propos avec une anecdote alarmante. Après l’annonce du confinement en Belgique le vendredi 13 mars, certains jeunes auraient participé à des lockdownparty’s, juste avant l’entrée en vigueur des mesures. Et certains en paient le prix fort aujourd’hui…

«Plusieurs jeunes qui sont actuellement aux soins intensifs, sous assistance respiratoire, ont pris part à des fêtes avant le confinement. Ce n’est pas un jeu vidéo, les gens meurent vraiment ici», a-t-il expliqué. Des propos chocs suivis d’une idée pour favoriser la sensibilisation. Selon le médecin, il s’agirait de faire peur aux récalcitrants pour qu’ils comprennent et de faire appel… aux influenceurs pour passer le message.

Une attitude qui rappelle l’insouciance des jeunes la semaine passée lors du Spring Break sur les plages du sud des Etats-Unis.

«On s’aperçoit, dans les services de réanimation qu’il y a des sujets jeunes»

Alors que les plus jeunes semblaient globalement épargnés par l’épidémie d’après les données chinoises, l’annonce de la mort d’un mineur en Californie a choqué en début de semaine. Au Royaume-Uni, le décès de Chloe Middleton, 21 ans, a également bouleversé. La jeune fille ne souffrait, semble-t-il, d’aucun problème de santé avant sa contamination.

En France, des médecins avaient alerté il y a une dizaine de jours sur le profil de certains patients, bien plus jeunes qu’on ne peut l’imaginer. «On s’aperçoit, dans les services de réanimation, à Paris comme dans l’est de la France, qu’il y a des sujets jeunes qui n’ont pas de comorbidité», avait déclaré le Dr. Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon. La prise d’anti-inflammatoires a également été identifiée comme facteur aggravant, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes. Julie A., une adolescente française, est ainsi décédée jeudi après avoir contracté le Covid-19.