Liban/coronavirus : 630 cas, 11 décès, zéro Sénégalais (correspondant)

 

Comme tous les pays du monde, le Liban fait face à la pandémie du nouveau coronavirus, depuis le 21 février 2020, date du premier cas positif confirmé. Le pays a enregistré au total 630 cas positifs et 11 décès. Environ mille Sénégalais vivent au pays du cèdre. A ce jour, lundi 13 avril, aucune victime sénégalaise liée à cette maladie n’a été signalée.

Fin février 2020. Suite à plusieurs cas de contamination par le nouveau coronavirus, le ministre libanais de l’Éducation, Tarek Majzoub, prend une décision demandant aux établissements scolaires : écoles, universités et garderies de fermer leurs portes jusqu’à nouvel ordre. Le ministre précise avoir pris cette décision qu’il qualifiait alors de « mesure préventive » à la suite d’un entretien avec le ministre de la Santé. A la mi-avril, les écoles et les universités restent toujours fermées. Et la situation est loin de revenir à la normale. Il faut dire qu’on sentait monter la pression sur les autorités pour prendre des mesures allant dans le sens de la fermeture des écoles face au risque de contamination par le coronavirus. Dans la journée du vendredi 28 février, le quotidien francophone L’Orient-Le jour rapportait que des parents d’élèves s’étaient rassemblés devant le siège du service pédagogique de Nabatiyé, au Liban-Sud, pour réclamer la fermeture des écoles car la santé était en danger. C’est dans ce contexte que, début mars, les autorités politiques et administratives libanaises ont durci les mesures de précaution, suspendant l’entrée sur le territoire de voyageurs en provenance d’Iran, d’Italie, de Chine et de Corée du Sud, où se trouvaient les principaux foyers de contamination par le nouveau coronavirus. Malgré ces mesures le virus s’est propagé.

La crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus est une de plus à laquelle fait face le Liban. Depuis le 17 octobre 2019, le pays traverse une crise sociopolitique, doublée d’une crise économique. En effet, à cette date, un vaste mouvement de contestation populaire a mobilisé des milliers de Libanais dans la rue. Au départ, les manifestants protestaient contre une mesure du gouvernement qui voulait imposer une taxe sur les appels de la messagerie du réseau social WhattsApp. En clair, tous les appels émis par les utilisateurs de WhattsApp devaient être tarifés. Une première au Liban. Pour les Libanais, c’était la mesure de trop. Ils souffraient déjà les effets d’autres taxes que le gouvernement du premier ministre Saad Hariri leur avait imposées, comme celle liée à la hausse du prix du carburant. Sans oublier que le pays vivait depuis plusieurs mois une crise financière dont un signe était le manque de dollars dans les banques libanaises. Depuis la nomination d’un nouveau premier ministre, Hassan Diab, le pays du cèdre tente avec difficulté de se redresser. Et maintenant il fait face à l’agression du nouveau coronavirus.

Les statistiques officielles du ministère libanais de la santé en date du 12 avril donnent le chiffre de 630 cas testés positifs et 11 morts. Les ressortissants sénégalais présents dans le pays sont environs mille (1.000). Ils sont essentiellement des employées de maisons, à 95 %, des sportifs et des étudiants. Selon un conseiller du Consul du Sénégal à Beyrouth, aucun cas de coronavirus n’a été signalé parmi les Sénégalais. Une circulaire de l’Ambassade du Sénégal au Koweït de laquelle dépend le consulat de Beyrouth invite tous les Sénégalais se trouvant dans ces deux pays du Proche et Moyen orient à observer les consignes sanitaires proposées par les autorités compétentes de leurs pays d’accueil respectifs.

Pierre Boubane correspondant Tambacounda.info à Beyrouth (Liban)