Coronavirus: Washington accuse Pékin de tenter pirater la recherche sur le vaccin

 

La police fédérale américaine a émis un avertissement officiel ce mercredi 13 mai. Un geste qui aggrave les tensions déjà vives entre Washington et Pékin au sujet de la pandémie.

« Les tentatives de la Chine pour cibler les secteurs de la santé et de la recherche représentent une menace grave pour la réponse de notre pays au Covid-19 », affirment la police fédérale et l’agence pour la cyber-sécurité dans un avertissement officiel.

Le FBI dit enquêter sur des pirates informatiques affiliés à Pékin, qui tenteraient de ravir les recherches effectuées sur un vaccin, mais aussi sur les traitements et les tests de dépistage de la maladie.

Il s’agirait de pirates informatiques, mais aussi de chercheurs et étudiants qui, selon l’administration de Donald Trump, sont activés pour voler des informations au sein des instituts universitaires et des laboratoires publics où ils travaillent. La police appelle les organismes concernés à prendre des mesures pour protéger leurs systèmes informatiques, rapporte notre correspondante à Washington, Anne Corpet.

« Immoral de viser la Chine »

La diplomatie chinoise avait balayé par avance ce lundi 11 mai tout soupçon de piratage, assurant « combattre » toute sorte de cyberattaque. « Nous sommes à la pointe de la recherche mondiale sur un vaccin et un traitement contre la maladie Covid-19. Il est immoral de viser la Chine avec des rumeurs et des calomnies en l’absence de preuves », avait insisté le ministère chinois des Affaires étrangères.

Les États-Unis reprochent déjà de longue date au géant asiatique de se livrer à l’espionnage industriel. Les Américains ont fait de la défense de leur propriété intellectuelle une priorité dans la guerre commerciale que se livrent les deux grandes puissances.

Proposition de loi au Sénat

Surtout, ces nouvelles accusations interviennent alors que Donald Trump accuse le gouvernement chinois de ne pas avoir dit la vérité au sujet de la pandémie. Des sénateurs de son camp républicain, très remontés contre Pékin, ont présenté ce mardi 12 mai une proposition de loi qui donnerait au président le pouvoir d’imposer des sanctions à la Chine si elle ne contribue pas en toute transparence à faire la lumière sur l’origine de la maladie.

À l’instar de Lindsay Graham, l’un des signataires de la proposition de loi, ces sénateurs exigent de pouvoir visiter le laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan, qu’ils soupçonnent d’être à l’origine de la pandémie. Une exigence qui fait écho aux déclarations de Mike Pompeo la semaine dernière. Le secrétaire d’Etat américain avait affirmé avoir des « preuves immenses » selon lesquelles le Covid-19 se serait échappé de ce site. Il « bafouille de façon incohérente et enchaine les mensonges », avait rétorqué la diplomatie chinoise.

RFI