Tambacounda : 1ère journée des chambres criminelles, les éléments du Pur jugés seront fixés sur leurs sorts, le 2 juillet. 

 

 

Les membres de la garde rapprochée du Pur arrêtés à Tamba suite aux affrontements du 11 février dernier entre eux et des militants du parti au pouvoir et ayant entrainé la mort du jeune tailleur de son état, Ibrahima Diop, ont comparu, ce mercredi devant la barre de la chambre criminelle.

2 d’entre les 13 inculpés, Moustapha  Ndiaye et Ousmane  Sidibe, sont poursuivis comme les meurtriers de Ibrahima Diop. Le reste de la bande comparaissait pour coups et blessures volontaires et détention d’armes blanches sans autorisation,  entre autres délits. Le parquetier en chef lui a eu la main très lourde en demandant la réclusion criminelle contre l’accusé N⁰1 et des peines de 2 ans dont 6 mois ferme pour les autres.

Devant la barre, après avoir été notifiés des faits à les reprocher, ils ont systématiquement nié en bloc les accusations, même si, le suspect N⁰1 lui, a été perdu par les témoignages de certaines victimes et les accusations de ses co-détenus. Moustapha Ndiaye puisque c’est de lui qu’il s’agit, est celui qui est désigné comme le meurtrier par le reste de la bande  de même que le parquet,  malgré ses dénégations.

Les faits.

Selon les informations fournies par les enquêteurs, c’est le 11 février 2019 qu’un certain Mamadou Ndiaye s’est présenté à la police pour signaler un affrontement entre ses camarades et ses éléments de la garde rapprochée du Pur. A l’origine, des spécimens du candidat de Bby déchirés par les puristes. S’en est suivi de grandes échauffourées. Transportés sur les lieux, les limiers découvriront un corps sans vie, gisant dans du sang. Des blessés graves sont aussi évacués à l’hôpital régional de Tambacounda avec à la sortie des Itt de plusieurs jours voire des semaines. Le médecin chirurgien sera saisi aux fins d’établir un certificat de genre de mort. Son rapport laissait entrevoir d’une plaie provoquée par une arme blanche dont une thoracique postérieure gauche pénétrante d’environ 4cm. Elle aurait même provoqué un hemothoraxe de grande abondance par atteinte du poumon. Le spécialiste concluait une mort par hémorragie interne.

A la barre, après avoir été notifiés des chefs d’inculpation pour lesquels ils sont attraits devant la chambre criminelle, tous les 13 ont nié la thèse du meurtre. ” Nous reconnaissons avoir par devers nous des armes blanches sans disposer d’autorisation “, ont-ils reconnu. Quid de Moustapha Ndiaye, suspect N⁰1 et de Ousmane Sidibe, l’autre accusé ? Ils réfutent toujours la thèse du meurtre.

 Moustapha  Ndiaye va être cuisiné le 1er. Sans ambages, il maintient ses dénégations. “J’avais certes un couteau avec moi mais, en aucun moment je n’en ai fait usage “, s’est-il défendu. J’ai pris part à la bagarre mais je ne faisais que défendre mes camarades et nos militants en danger, rencherit-il. En aucun moment, le couteau n’a été dégainé, ajoute, l’accusé. Quid de vos co-détenus qui vous accusent, je ne comprends plus rien, assénera-t-il. Je n’ai tué personne, se défend l’accusé. Des victimes interrogées, diront ne pas pouvoir reconnaître le présumé tueur. Ils étaient tous encagoulés, ont soutenu, des témoins et la partie civile. Seul, celui qui les fournissait les armes n’avait pas de cagoule, ont soutenu, certains.

Moustapha Ndiaye perdu par ses co-détenus.

Moustapha Ndiaye est présenté comme le principal acteur de la mort du jeune tailleur décédé lors des affrontements entre éléments de la garde rapprochée du Pur et des populations du quartier Dépôt, le 11 février 2019. A l’enquête préliminaire comme devant la barre de la chambre, le mis en cause a nié les faits. Je reconnais avoir par devers moi un couteau et un gourdin. Seulement, en aucun moment des faits, je n’ai pas fait usage de mon couteau pour attenter à la vie de qui que ce soit.

Seulement, il va être perdu dans ses dénégations par ses co-détenus. Tous ou presque, l’ont chargé. Surtout, Ousmane Sidibe et Lamine Séne. “Nous l’avons vu pourchassé la victime avant de lui planter le métal dans le dos,” on témoigné à la barre, Ousmane Sidibe, Mouhamadou Lamine Séne et dautres détenus qui ont été dans le feu de l’action.

La réclusion criminelle demandée par le procureur.

La réclusion criminelle et la prison à perpétuité, c’est la peine requise par le parquet à l’encontre de Moustapha Ndiaye. Il est reconnu coupable des faits. Excepté, Mor Bà et Aly Dieng, tous les autres membres ont participé à la bagarre, soutient le procureur. La provocation a commencé par les affiches déchirées. Et voilà, qu’ils en sont arrivés à l’irréparable. Ibou Diop a reçu le coup fatal. Alors que rien ne justifiait cela. Il partait pour ramener son ami. Il n’était pas impliqué dans la bagarre. Il est aujourd’hui tué, laissant derrière lui, une femme et un enfant. Moustapha Ndiaye est l’auteur des coups fatals à Ibrahima Diop. C’est pourquoi, sollicitera-t-il de la chambre, la réclusion criminelle et la prison à perpétuité contre le mis en cause.

Pour Ousmane Sidibe, co-détenu de Moustapha Ndiaye, le procureur a plaidé pour l’écartement du délit de meurtre. Il retiendra juste la détention d’armes sans autorisation et les coups et blessures volontaires en demandant 2 ans dont 6 mois ferme pour le reste de la bande.

La relaxe, la demande de tous les avocats. 

Tous les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe des mis en cause. Pour Me Gaye, c’est un dossier politique qui n’a pas sa place dans le prétoire. Ce ne sont pas les éléments du Pur qui ont provoqué les jeunes. C’était une bataille rangée. Pour les vidéos projetées pour la manifestation de la vérité, elles ne sont d’aucune qualité. Les images sont floues et la vidéo d’un amateur. Elles n’aident en rien dans la manifestation de la vérité, a fulminé l’un d’eux. Ibrahima Diop, le défunt a été victime dun système. Ces gens ici, ne l’ont pas tué non plus. Ils sont eux aussi victimes du système, malheureusement.

Aux juges, ils martèleront, qu’on ne vous mette pas dans une situation difficile et vous demander de décider du sort des gens. 

Pour Me Kayossi, avocat du présumé meurtrier, l’attitude de son client à la barre va lui desservir. Il reconnaît son mauvais comportement. Seulement, s’il doit être condamné  que ce soit sur la base de faits avérés. Personne parmi les victimes n’a attesté l’avoir vu asséné un couteau au défunt. C’est pourquoi s’est-il dit surpris de voir le parquet retenir contre lui le délit de meurtre. J’ai l’impression qu’on n’avait pas le même dossier, tonnera, la robe noire. Le procès pénal est le procès de la preuve, rappelle-t-il. Ici, dans cette affaire, aucune preuve n’a été apportée par le parquet, se désole, Me Kayossi. Mon client, plaidera, l’avocat, quoique maladroit, est un innocent. Il a demandé sa relaxe purement et simplement. Ou à tout le moins, au bénéfice du doute.

La chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré pour le 2 juillet.

Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /